C’était loin d’être gagné d’avance.
À l’interne, personne ne croit que les bagarres représentent un problème. Le nombre est en chute libre depuis une décennie déjà. L’an dernier, il y a eu 0,14 bagarre par match. En chiffre réel, c’est 86 batailles pour 600 matchs.
À l’externe, ce sont toutefois 86 bagarres de trop. La ministre veut épurer la ligue: elle en a fait un de ses chevaux de bataille. L’opinion publique en général semble d’accord avec elle. Résultat, elle exigeait une expulsion et une suspension pour quiconque allait jeter les gants. Elle l’a répété sur bien des tribunes ces derniers mois. Gilles Courteau, ironiquement à l’origine du changement de culture dans le hockey junior, n’a jamais voulu aller aussi loin et c’est l’une des raisons pour lesquelles il y a eu autant de pression pour qu’il démissionne.
Cecchini était donc en territoire délicat.
Après bien des discussions et des négociations, la ligue accouche finalement d’une série de mesures pour décourager encore plus les joueurs de se mesurer aux poings.
Mais il n’y aura pas de suspension immédiate, contrairement au vœu de la ministre.
Or, ce bouquet de sanctions additionnelles a néanmoins reçu l’approbation de la ministre, a claironné fièrement Cecchini en conférence de presse. Le commissaire a aussi obtenu un vote unanime de ses propriétaires sur la question. Tout le monde est sur la même longueur d’onde!
Et ce n’est pas une solution temporaire. Du moins selon Cecchini, la nouvelle règlementation est mature. «À chaque année, il y a des ajustements dans les règlements. Mais dans ce cas précis, j’ai le sentiment que nous sommes à la bonne place, pour un bon bout de temps», a-t-il souligné.
Pourquoi ne pas faire le dernier pas et y aller d’une suspension directe? Les nouvelles règles prévoient la suspension à la deuxième bagarre. «Nous enseignons à de jeunes hommes, on peut comprendre qu’ils échappent leur sang-froid une fois dans le feu de l’action. À la deuxième offense, la suspension va s’appliquer.»
Cecchini espère que cette conclusion va permettre à sa ligue de remettre le couvercle sur la marmite. «Depuis six mois, on était impliqué dans une bagarre où nous n’étions pas l’instigateur», a-t-il imagé. «C’est assez. C’est le temps de mettre l’accent sur le positif des dernières semaines.»
Il fait référence aux succès de foule lors des dernières séries, alimentés bien évidemment par la finale qui impliquait les deux plus gros marchés de la ligue, Québec et Halifax. Il a relevé la conquête de la coupe Memorial par les Remparts, ce qui en fait quatre d’affilée par la LHJMQ et sept dans les 11 dernières. Il disait par ailleurs avoir été très touché la veille par les témoignages de Stéphane Richer et Stéphane Robidas, deux nouveaux intronisés au Temple de Renommée du circuit.
Cecchini a été habile devant les journalistes vendredi. Il avait la structure de Gilles Courteau, tout en étant moins rigide dans sa communication. Pour un gars arrivé en poste il y a un mois, il semblait en maîtrise de ses dossiers. L’aspect relation publique sera un point fort de son règne, visiblement.
Tant mieux. La LHJMQ a bien besoin de véhiculer un message plus positif.
Le repêchage LHJMQ en direct
Pour la première fois en trois ans, la Ligue de hockey junior majeur du Québec tiendra son repêchage en présentiel. Avec un nouveau commissaire, de nouveaux propriétaires pour deux franchises, plusieurs nouvelles têtes dans le secteur hockey, la première ronde s’annonce explosive!
Ça tombe bien, les Coops diffuseront, en direct, la première ronde du repêchage sur les pages Facebook de nos quotidiens. À partir de 9h30, Mikaël Lalancette, entouré des journalistes du réseau et d’invités, vous donnera accès à cette journée remplie de rebondissements. Qui sera le premier choix? Qui va voler la vedette? Vous saurez tout en vous branchant à notre Facebook live!