S’élever ensemble pour le respect des droits des tout-petits

Le 20 novembre est la journée mondiale de l'Enfance.

POINT DE VUE / La 8e édition de la Grande semaine des tout-petits (GSTP) débute alors que le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, a récemment déposé le projet de loi 37 visant la création des postes de Commissaire au bien-être et aux droits des enfants et de Commissaire adjoint destiné aux enfants autochtones.


Cette annonce, attendue depuis plusieurs mois, est maintenant synonyme d’amélioration des conditions de vie et de développements des tout-petits.

Nous reconnaissons déjà la grande qualité du projet de loi. Son étude à l’Assemblée nationale permettra de s’assurer que chaque enfant se sente bien représenté et défendu, notamment les enfants issus de la diversité, d’une minorité religieuse ou linguistique et ceux vivant avec un handicap.

Pour les enfants autochtones, étant donné les blessures du passé et la méfiance qui subsiste malheureusement à l’égard des institutions québécoises, cela signifiera de veiller à ce que le Commissaire et ses fonctions soient issus d’un processus qui respecte leurs droits et réalités.

Suivant les responsabilités qui leur incombent, ces commissaires arrivent à point nommé. Rappelons qu’un enfant sur dix au Québec a fait l’objet d’un signalement à la DPJ dans la dernière année et que maintenant près de 29% des enfants de maternelle 5 ans sont considérés vulnérables dans au moins un aspect de leur développement.

Cette situation semble se détériorer d’année en année et les résultats sont pires pour certains milieux défavorisés et régions du Québec.

Une priorité nationale

Dans ce contexte, on se doit tous d’en faire plus pour les tout-petits. Naturellement, on pense aux organisations et regroupements dédiés aux tout-petits et à leur famille, mais il faut aussi que nos élu(e)s et l’ensemble de la société civile considèrent dorénavant la petite enfance comme priorité nationale.

Le respect des droits comme base d’un filet social efficace

Les causes d’actualité pouvant interpeller les Commissaires quant au bien-être et aux droits des enfants sont nombreuses: l’inflation, les problèmes environnementaux, les discriminations en tout genre, la disponibilité des services, l’accès au logement abordable ou plus largement la complexification des situations de vulnérabilité socioéconomique.

Heureusement, il est possible d’agir. Par exemple, en rendant universel l’accès à des services éducatifs à l’enfance de qualité; en offrant, rapidement et avec l’intensité nécessaire, les services sociaux et de santé dont les familles ont besoin; en bonifiant les programmes de réduction des inégalités socioéconomiques, dès le plus jeune âge, avec une attention particulière accordée à la question du logement, etc.

À première vue, on pourrait considérer ces solutions comme des politiques publiques ambitieuses, sans plus. Or, en y réfléchissant bien, il s’agit d’abord et avant tout de respecter les droits des enfants.

  • le droit à une éducation de qualité et de conserver sa culture au sein de sa communauté;
  • le droit aux meilleurs soins de santé possibles et à une communauté bienveillante;
  • le droit d’être protégé de toute forme de discrimination et d’avoir un endroit sûr où vivre.

L’État, en mettant en place les conditions et programmes nécessaires au respect des droits des tout-petits, cimente la base de toutes les autres initiatives d’un filet social tissé solidement autour d’eux.

Garantir le respect de leurs droits est donc une responsabilité collective: ils sont vulnérables, sans influence politique ou économique, et l’atteinte de leur plein développement est cruciale pour l’avenir de la société. La thématique au cœur de cette édition de la Grande semaine des tout-petits illustre à juste titre ce devoir d’engagement collectif: «S’élever ensemble pour le respect des droits des tout-petits».

Joignez votre voix et vos actions aux nôtres durant la Grande semaine des tout-petits et formons ensemble cette communauté qui permet à la prochaine génération de s’élever!

Elise Bonneville, directrice du Collectif petite enfance

Cosignataires:

Élise Boyer, directrice générale, Fondation Olo

Sandro Di Cori, directeur général, Association québécoise des CPE

Marie-Claude Dufour, directrice générale, Réseau des centres de ressources périnatales du Québec

Alex Gauthier, directeur général, Fédération québécoise des organismes communautaires Famille

Jennifer Johnson, directrice exécutive, Réseau communautaire de santé et de services sociaux

Eve Lagacé, directrice générale, Association des bibliothèques publiques du Québec

André Lebon, ex-vice-président de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse et consultant

Francine Lessard, directrice générale, Conseil québécois des services éducatifs à la petite enfance

Isabelle Lizée, directrice générale, Espace MUNI

Gaël Magrini, directeur général, Alliance québécoise de la pédiatrie sociale en communauté

Andrée Mayer-Périard, présidente, Réseau québécois pour la réussite éducative

Anne-Marie Morel, directrice de projets en périnatalité, Association pour la santé publique du Québec

Julie Paquette, directrice générale, Alima, Centre de nutrition sociale périnatale

Éric Poulin, optométriste et président, Ordre des optométristes du Québec

Amélie Sigouin, directrice générale et cofondatrice, La Maison Bleue

Marjolaine Siouï, directrice générale, Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador

Tanya Sirois, directrice générale, Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec

Sandrine Tarjon, directrice générale, Association des haltes-garderies communautaires du Québec

Adina Ungureanu, coordonnatrice de l’Observatoire Famille Immigration, Alliance des communautés culturelles pour l’égalité dans la santé et les services sociaux (ACCÉSSS)

Corinne Vachon Croteau, directrice générale, Réseau pour un Québec Famille

Raymond Villeneuve, directeur général, Regroupement pour la Valorisation de la Paternité