Protégeons et considérons les familles

Dans le processus de révision de la loi sur la protection des personnes dont l’état mental présente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui (loi P-38) lancé ce mercredi à Québec, il importe de considérer le rôle et les droits des familles. Celles-ci sont souvent les premières victimes des frasques d’une personne aux prises avec des problèmes de santé mentale. La famille, au cœur de la situation, et soucieuse de l’état de santé de la personne malade, est souvent la seule à garder encore contact avec elle et n’a pourtant aucun droit ou aucune possibilité de partager les informations aux soignants et thérapeutes qui accompagnent les gens qui souffrent. La santé mentale d’un individu devient pourtant le problème de toute une fratrie qui souffre elle-même de la situation en subissant harcèlement, menaces et intimidation à répétition de la part de la personne malade.


À l’heure actuelle, seule la judiciarisation de la situation permet à la famille d’intervenir pour peu qu’elle soit prête à faire le pas vers les services de police. Il est pourtant très difficile voire souvent impossible émotionnellement pour une famille de dénoncer le comportement d’un proche. Pour cela et souvent, les gens malades se retrouvent esseulés alors que la famille n’a d’autres choix que de se retirer pour éviter toutes les situations intolérables causées par la maladie.

Les familles sont une ressource inestimable dans l’accompagnement des personnes qui souffrent et pourtant, ces mêmes familles ne sont pas entendues ou consultées par les professionnels en santé mentale. La loi P-38 doit protéger les familles et inviter les professionnels de la santé à compter sur les informations précieuses détenues par les proches d’une personne qui souffre de santé mentale alors qu’elle menace aussi celle des autres.