«C’est très peu comparativement à certains pays d’Asie, par exemple, où ce taux atteint 30, 40 ou même 50% des revenus», commente d’entrée de jeu Jean-Philippe Joncas, fiscaliste en planification fiscale et successorale à l’Industrielle Alliance. L’organisme de référence Question Retraite rapporte pour sa part que 45% des travailleurs de 25 à 44 ans ignorent le montant qu’il leur faudrait épargner pour maintenir leur niveau de vie à la retraite.
Toujours d’après Statistique Canada, seulement six Québécois sur dix déclarent se préparer à la retraite grâce à un plan d’épargne personnel ou à un régime de pension offert par leur employeur. Assurément l’un des programmes les plus connus, le REER suscitait, en 2016, l’adhésion d’environ 24% des contribuables de la Belle Province. Si, au fil des ans, le nombre de ses cotisants demeure stable, que savons-nous précisément du REER ?
Une définition
Rappelons d’abord que l’objectif du REER consiste à faire croître ses avoirs à l’abri de l’impôt tout en bénéficiant (habituellement) d’un remboursement en contrepartie des cotisations versées. Tant que les sommes placées dans le régime y restent, aucun impôt n’est prélevé, c’est-à-dire, en principe, jusqu’au moment de la retraite. À cette étape, comme les revenus d’une personne sont souvent moins élevés, le taux d’imposition le sera aussi.
Qui peut cotiser à un REER? Tout individu qui gagne un revenu au Canada et qui est âgé de 71 ans et moins au 31 décembre de l’année en cours. Les revenus admissibles sont les suivants: revenus nets d’emploi, d’entreprise, de loyers, certaines prestations d’invalidité, de même que les pensions alimentaires reçues. Le fait de participer à un régime offert par son employeur influe évidemment sur le montant qu’il est possible de cotiser à son REER.
Des exemples à l’appui…
- Le montant cotisé à un REER est déduit du revenu total du contribuable, ce qui a pour effet de réduire son revenu imposable. Une personne qui gagne 50 000$, cotise 5000$ à un REER et en réclame la déduction paie de l’impôt comme si elle avait gagné 45 000$.
- Jacques et Julie investissent chacun un total de 45 000$ dans leur REER. Jacques verse 1500$ par année dès l’âge de 25 ans et le fera pendant
30 ans. Julie attend quant à elle le début de la quarantaine et cotise 3000$ par an pendant 15 ans. En supposant un rendement annuel de 6,5%, Jacques aura atteint une valeur de 129 562$ à 55 ans, alors que la somme cumulée par Julie sera de seulement 72 547$.