Le Royal de Montréal, c’est l’équipe professionnelle d’ultimate frisbee du Québec. L’organisation vient tout juste de terminer sa dixième saison cette année. Elle évolue dans l’American Ultimate Disc League et affronte des formations de Boston, New York, Philadelphie, Toronto et Washington. Le Royal de Montréal a pour objectif de rassembler les meilleurs athlètes de la province.
Liam a tenté sérieusement sa chance dans l’équipe lors de la conquête de la Coupe canadienne en 2021. Alors que les frontières étaient fermées à cause de la pandémie, la ligue a organisé un tournoi entre toutes les équipes du pays, et le Royal a remporté la finale contre Toronto.
Persévérance
Liam avait fait les essais pour rejoindre l’équipe quasiment chaque année depuis sa formation, en vain. En 2022, il a eu un élan de motivation. «J’ai su entre les branches que j’ai été le dernier coupé du camp de recrutement», affirme l’athlète de 26 ans.
Cela lui a donné le coup de pied au derrière dont il avait besoin pour mettre les bouchées doubles dans le but d’être sélectionné pour la présente campagne. «Je voulais vraiment être dans l’équipe», ajoute celui dont le nom de famille n’est pas sans rappeler le cidre McKeown, produit par ses parents.
Liam est tombé amoureux de l’ultimate frisbee en 2014 lorsqu’un ami de la famille, Hicham Laaouan, l’a invité à cette fameuse première rencontre du Royal.
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«J’ai trippé! La foule était incroyable et j’ai découvert que ce sport était très spectaculaire. Dans ce match, il y a eu des faits saillants encore utilisés dans les vidéos promotionnelles de l’équipe», dévoile-t-il.
Parti étudier à Montréal, Liam a roulé sa bosse dans les équipes d’ultimate au milieu des années 2010. Il a fait partie du club M, une structure de développement pour les sportifs de la métropole.
L’été dernier, il a été entraîneur adjoint avec Manic, une des équipes élites à Montréal. Plus récemment, il a évolué avec l’équipe de l’Université Laval, à Québec, où il étudie présentement en informatique.
Sans arbitre
L’ultimate frisbee est une discipline sportive qui fait de plus en plus d’adeptes au Québec. Le but du jeu est de marquer des points en attrapant une passe dans la zone de but adverse. Le sport se déroule sans contact physique et les interférences sont interdites.
Le disque peut être lancé dans toutes les directions en faisant une passe à un équipier, mais les joueurs ne peuvent pas courir lorsqu’ils en ont la possession. Le joueur tenant le disque a dix secondes pour le lancer, décompte qui est compté à haute voix par le joueur défensif qui le couvre.
Lorsqu’une passe est manquée, l’équipe défensive prend possession du disque et devient l’équipe offensive.
L’ultimate est un sport qui prône le franc-jeu (fair-play) et l’esprit sportif. Bien que la compétition soit encouragée, elle ne doit jamais nuire au respect entre les joueurs, les règles du jeu et le simple plaisir de jouer.
Une des particularités de cette discipline sportive est qu’elle est pratiquée sans arbitre. Si le joueur commettant la faute conteste celle-ci en toute bonne foi, le jeu reprend. Chaque joueur est responsable de l’appel des fautes dans lesquelles il est impliqué, et les autres participants doivent résoudre eux-mêmes leurs différends grâce à l’autoarbitrage.
Faire sa place
Au début de la plus récente campagne, le Rougemontois ne savait pas encore quel rôle il jouera au sein de la formation dirigée par Alexandre Lemieux. «Je ne sais pas à quoi m’attendre. Je n’ai pas été sélectionné pour passer la saison sur le banc.»
Malgré une saison en dents de scie au niveau collectif pour le Royal de Montréal, Liam a su se tailler une place dans l’effectif régulier de l’équipe. Il a disputé 10 des 12 joutes de la formation, manquant seulement deux rencontres en début de saison avant de devenir un joueur incontournable.
«Ça a été plus dur au début [de ne pas jouer], mais, avec du recul, je suis content de mes performances tout au long de l’année», explique celui qui s’est fait surnommer «Minou» au courant de la saison. Souvent utilisé pour les tâches offensives, Minou a attrapé sept points, en plus de signer neuf passes.
Les blessures et les appels en sélection nationale ont donné beaucoup de temps de jeu au Rougemontois. Ce dernier a su saisir sa chance, malgré une saison blanche des Montréalais, qui n’ont pas réussi à remporter un match de la saison. Liam entend cependant se reprendre l’année prochaine.
«C’est dans mes plans de réessayer. J’ai une bonne chimie avec Alexandre. Ma place n’est pas acquise encore, mais je sais que je suis capable de revenir en 2024», indique-t-il, le couteau entre les dents.