Vélo tous azimuts en Haute-Yamaska

La mise à niveau de la signalisation de la piste cyclable l'Estriade fait partie du vaste projet «signature» lancé récemment.

La MRC de la Haute-Yamaska veut se positionner comme la destination vélo au Québec. Un vaste projet, doté d’un budget de près de 2,2 millions de dollars, est en branle pour atteindre cet ambitieux objectif.


«C’est un départ. Et on est bien en selle», a imagé le maire de la municipalité de Sainte-Cécile-de-Milton et préfet de la MRC de la Haute-Yamaska, Paul Sarrazin.

Le maire de Sainte-Cécile-de-Milton et préfet de la MRC de la Haute-Yamaska, Paul Sarrazin

En fait, le projet émane du programme «Signature innovation» des MRC, doté d’une enveloppe globale de 25 M$. La MRC de la Haute-Yamaska a obtenu 1,8 M$ et a bonifié ce montant de près de 400 000$. L’initiative s’articule autour de la «réalisation d’un projet concret et innovateur ou d’un ensemble de projets ayant un fil conducteur afin de permettre à la MRC de développer ou de se doter d’une identité territoriale forte».



La directrice générale de la Corporation d’aménagement récréotouristique de la Haute-Yamaska (CARTHY), Annie Turcot, estime que cette initiative reflète très bien l’ADN du territoire. «Le vélo est déjà au coeur de la région. On a été des précurseurs en utilisant des voies ferrées pour faire la piste cyclable l’Estriade», a-t-elle souligné.

La directrice générale de CARTHY, Annie Turcot

Un comité a été mis en place pour chapeauter le projet aux nombreuses ramifications. «C’est la première fois que tous les organismes et les acteurs qui ont un intérêt pour le vélo s’assoient ensemble pour faire avancer les choses. On veut aussi faire en sorte que les initiatives ne soient pas dédoublées. Les gens sont très investis, a dit Mme Turcot. C’est très stimulant.»

La DG de CARTHY mentionne également que le projet, s’il est dédié aux citoyens, générera également des retombées économiques touristiques. «Quand les gens viennent passer une journée, une semaine ou un week-end dans la région, il n’y a pas que la piste cyclable qui sera accueillante. On veut que ce soit une offre globale.»

Si tout se déroule comme prévu, les différentes déclinaisons du projet devraient être mises en place d’ici la fin de 2025. «On a une table à dessin vraiment chargée, a concédé Mme Turcot. C’est évident que ça devrait se poursuivre dans le temps. C’est un plan ambitieux. Mais avec la collaboration de tous les partenaires, ça s’aligne très bien.»



Orientations

Le projet d’ensemble se décline en quatre axes. Le premier consiste à «encourager la pratique du vélo en Haute-Yamaska». Une des initiatives est la poursuite du programme cycliste averti. Ce dernier permet de qualifier les élèves de 5e et 6e année afin qu’ils se déplacent de façon autonome et de façon sécuritaire à vélo. La formation est donnée en partenariat avec le Centre national de cyclisme de Bromont et Vélo Québec.

La seconde orientation consiste à «parfaire l’expérience vélo en Haute-Yamaska». Un des projets phares de CARTHY est la révision de la signalisation sur la piste cyclable. Celui-ci fait par ailleurs l’objet d’un appel d’offres pour «revoir le concept», a indiqué la DG de l’organisation.

«On veut s’assurer que la signalisation est sécuritaire, uniforme et compréhensible. Et aussi qu’on met de l’avant les partenaires. En ce moment, les gens qui sont sur le réseau cyclable peuvent difficilement connaître les attraits et les commerces autour. C’est le genre d’information qu’on veut mettre en valeur.»

La mise à niveau des 31 haltes du circuit est aussi au programme. Une enveloppe de 600 000$ sera consentie à ce volet.

«La plupart de nos infrastructures sont vieillissantes. On veut mettre en place trois ou quatre haltes signature, qui auront un peu plus d’envergure. On veut aussi renouveler l’ensemble du mobilier.» Le relais des cheminots (situé au 1781, route 241, à Shefford) sera l’une de ces haltes plus «importantes», a spécifié Annie Turcot. L’endroit sera même accessible durant l’hiver.

On veut aussi accroître le nombre d’infrastructures, d’équipements pour favoriser la pratique du vélo. On propose notamment d’installer des supports à vélo «sur les autobus en milieu rural et urbain, d’encourager les municipalités à implanter des supports à vélo».

La troisième orientation doit permettre à la MRC de «se démarquer par ses innovations». À ce chapitre, on veut «bonifier l’offre hivernale sur le réseau par l’entretien de certaines pistes et encourager la pratique de fat bike».



On veut également accroître l’offre de circuits de «pump track» sur le territoire. La MRC a un budget de 200 000$ pour l’implantation de ce type de pistes.

On voit ici la populaire pump track aménagée à Waterloo.

Le quatrième axe est l’essor de la «culture vélo». La MRC a récemment lancé un appel de projets à toutes les municipalités du territoire en ce sens. Une enveloppe de 150 000$ est prévue. On pourrait notamment «créer la semaine du vélo ou le festival du vélo favorisant une large collaboration de la communauté, journée boulot-vélo, compétition de pump track, clinique de réparation de vélos, conférences, mini-musée», a-t-on fait valoir.

Connectivité avec Brome-Missisquoi

Le préfet de la MRC de la Haute-Yamaska a profité de l’occasion pour faire un clin d’oeil à la MRC voisine, Brome-Missisquoi. «En terme de mobilité durable, l’interconnectivité est très importante entre nos deux MRC. On est de vrais leaders pour le vélo, alors on doit arrimer nos façons de faire. On doit aussi penser en terme de restauration, d’hébergement et de découverte. Il y a plein d’axes où on peut investir pour rendre l’expérience vélo encore meilleure.»

«On veut que toutes les sphères soient touchées par cette culture vélo», a souligné Paul Sarrazin.

« Quand des élus et des gestionnaires mettent en place des projets, on veut que tout soit réfléchi en fonction du vélo. »

—  Paul Sarrazin, préfet de la MRC de la Haute-Yamaska

Mme Turcot abonde dans le même sens. Elle donne en exemple l’aménagement d’un parc ou le lancement d’un nouveau commerce. «On doit se poser des questions. Y a-t-il assez d’espaces pour accueillir des vélos? L’endroit est-il facilement accessible en vélo? Lorsqu’il s’agit d’une entreprise, a-t-on prévu des douches pour les employés qui viennent travailler en vélo?»

Vélos électriques

Conscients de l’engouement grandissant pour les vélos électriques, ceux qui portent le projet «signature» de la MRC de la Haute-Yamaska veulent attirer les cyclistes qui enfourchent ce type de montures.

À ce chapitre, un budget de 60 000$ est prévu pour l’ajout de bornes de recharge pour vélos électriques dans l’ensemble du territoire. Un de celles-ci sera entre autres installée près du kiosque d’information touristique à Waterloo. Une autre devrait également être implantée à Sainte-Cécile-de-Milton, a mentionné Paul Sarrazin.


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