Si les amoureux de plein air et de nature trouvent leur compte à Bromont, la croissance accélérée de la ville crée une pression sur les milieux naturels. Soucieuse d’inventorier adéquatement son territoire, notamment afin d’identifier précisément quels seront les secteurs à forte valeur écologique à protéger, la Ville s’apprête à recevoir deux rapports très attendus.
Le premier, commandé à l’organisme de conservation Corridor appalachien, a pour but de cartographier les différentes zones du territoire afin d’en évaluer leur potentiel de conservation.
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«Quand on a adopté le plan de développement durable en 2012, mis à jour en 2020, on a dit qu’on voulait protéger 20% du territoire, rappelle Francis Dorion, directeur général de la Ville. Mais cet objectif manquait de clarté, notamment sur la délimitation du territoire concerné.»
Plusieurs cibles proposées par Corridor appalachien
S’il est trop tôt pour en dévoiler les conclusions — le rapport devrait être remis dans quelques semaines à la Ville —, nous savons que Corridor appalachien proposera plusieurs cibles de protection.
Ainsi, explique Mia Sarrazin, coordonnatrice en environnement à la Ville, l’organisme de conservation a séparé le territoire en différentes zones, selon leur valeur écologique. Sur plusieurs d’entre elles, elle proposera d’atteindre des cibles spécifiques, ou «spatialisées», en fonction de critères distincts à chacune de celles-ci.
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«C’est quand même assez nouveau, avance Mme Sarrazin, car cela va nous permettre de déterminer où il y a le plus de gains à faire en terme de protection des milieux naturels.»
GES, transports et carboneutralité
Bromont a commandé un second rapport à saveur environnementale en vue de la révision de son plan d’urbanisme. Celui-ci concerne les gaz à effet de serre (GES) émis sur son territoire, et c’est l’entreprise Alterum, spécialisée dans la décarbonation, qui a été mandatée pour en faire l’inventaire. On s’intéresse en particulier aux GES produit par les individus, les commerçants et l’administration municipale. Le secteur industriel n’a pas été pris en compte, celui-ci étant «régi par des règlements différents», explique Mme Sarrazin. Ce rapport est bientôt terminé et sera remis à la Ville dans les prochaines semaines.
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Ses résultats, dixit Mme Sarrazin, vont permettre d’identifier quels secteurs sont les plus émetteurs de GES, puis «d’établir des cibles de réduction d’énergie». En ce sens, «Alterum nous suggère fortement de viser la carboneutralité».
Nous savons d’ores et déjà que les transports à Bromont sont le secteur générant le plus de GES. Bromont suit en cela la tendance provinciale, puisqu’en 2020, les transports (routier, aérien, maritime, ferroviaire et hors route) généraient 42,8 % des émissions de CO2. À lui seul, le transport routier représentait alors 78,3 % des émissions de ce secteur, selon le ministère de l’Environnement du Québec.
«Ça ouvre toute la réflexion en lien avec la mobilité au sein des municipalités rurales, analyse d’emblée Mia Sarrazin. Un beau défi sur lequel on va devoir travailler.»
La Ville devrait d’ailleurs savoir d’ici la fin du mois si elle obtient une subvention pour un projet pilote d’autopartage et de covoiturage, rappelle Mme Sarrazin.
Les ménages bromontois sont d’importants consommateurs d’énergie, selon les données préliminaires du rapport. Leur consommation moyenne est ainsi 30% supérieure à celle de la moyenne québécoise.
Gérer les risques liés au climat
Ces nouvelles données vont permettre à la Ville de «mieux gérer les risques liés au climat sur le territoire», croit la coordonnatrice en environnement.
Avec ce nouveau rapport, la Ville devrait également être en mesure de faire des projections et d’estimer la quantité d’émissions de gaz à effet de serre générée par tel ou tel projet de développement résidentiel, ou telle nouvelle construction.
«La révision du plan d’urbanisme intègre de grands enjeux environnementaux parce qu’on sait que l’aménagement du territoire est [un levier important] lorsqu’on parle autant d’adaptation aux changements climatiques, de mobilité et de protection de la biodiversité», résume le DG de la Ville.
Ces données provenant d’experts sont techniques, certes, mais un gros travail de vulgarisation sera mené afin de présenter le tout dans un document digeste pour monsieur et madame Tout-le-Monde. «On veut faire de cette révision du plan d’urbanisme un exemple d’appropriation par la population, anticipe le DG Francis Dorion. Dans le passé, de tels documents étaient trop détaillés. Là, ça va être le contraire, pour que ce plan d’urbanisme devienne un document référence. On ne veut pas qu’il soit “tabletté”.»