Q/ Quel accueil avez-vous reçu à votre arrivée en poste?
R. Le seul mot qui me vient en tête est «charmant». Les gens sont très ouverts à avoir une expertise de l’extérieur, avec une autre vision, avec un autre bagage. Tant du côté de la ville que du côté du personnel policier et civil, j’ai été très très bien accueillie. Ça enlève une pression quand on arrive dans une nouvelle organisation parce qu’on se sent un peu l’étranger, mais ils sont généreux dans leurs conseils, dans leur savoir. Je ne pouvais rêver de mieux.
Q/ Vous plaisez-vous dans vos nouvelles fonctions?
R. Absolument! Je dis toujours à l’équipe que j’arrive avec le sourire et que je ressors avec le sourire. Je suis aménagée à Bromont il y a quatre ans et on venait souvent. […] La blague, c’est que je disais toujours à Montréal: «Quand le poste de Bromont va ouvrir, je vais partir.» Je n’avais pas vu l’affichage, mais quelqu’un de mon entourage qui m’entendait toujours dire ça m’a prévenue. Et j’ai appliqué. Je me préparais à la retraite à ce moment-là. Tout était préparé, planifié, annoncé. Quand j’ai vu ça, je me suis dit que c’est une opportunité qui ne passe qu’une seule fois dans une vie.
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Q/ Vous avez quitté l’un des plus grands services de police du Québec et êtes maintenant en poste dans l’un des plus petits.
R. J’ai passé presque 36 ans à Montréal, j’ai franchi toutes les étapes jusqu’à la direction du service. Les policiers me posent souvent cette question-là: mais pourquoi? Il y a toujours dans une carrière un point où on dit que tu es sur ton X. Il y a un point que tu te dis j’étais parfaitement heureuse et ça a toujours été en gestion d’équipe. À Montréal, je pouvais à un moment gérer 2000, 3000 personnes. À la direction, j’en gérais 6000 alors l’interaction, le contact humain, il est moins présent. [...] Ici, c’est le contact humain. C’est l’échange, tant à l’interne qu’à l’externe. Je peux me permettre d’aller rencontrer mes partenaires, de m’asseoir autour d’une table pour discuter, d’écouter mes policiers, d’aller patrouiller avec eux. C’est ce qui me nourrit. C’est pour ça que j’ai fait ce choix-là. Cette énergie-là me passionne et j’ai trouvé ça ici à Bromont.
Q/ Durant vos 100 premiers jours en fonction, vous souhaitiez prendre le pouls des diverses populations. Comment ça se passe?
R. Dès mon arrivée, j’ai commencé à aller sur le terrain. Ma façon la plus rapide c’était de passer quelque temps avec chacun des conseillers dans leur quartier, ce qui m’a permis de faire des rencontres avec des citoyens, des organismes. J’essaie de me rendre le plus possible sur le terrain pour essayer d’écouter les gens. C’est un incontournable pour moi. Je le dis souvent, il y a autant d’attentes qu’il y a de citoyens. Il faut faire un tri dans tous les besoins de nos clientèles, mais c’est important d’aller sur le terrain et les écouter. Durant les 100 premiers jours, l’importance était aussi d’écouter l’interne parce que les spécialistes sont à l’interne du service de police. J’arrive comme une étrangère au sein d’un service de police qui est bien rodé depuis de nombreuses années, donc pour moi c’est important d’écouter l’ensemble du personnel qui a une connaissance fine des enjeux de Bromont.
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Q/ Vous assistez toujours aux assemblées du conseil municipal. Pourquoi?
R. Je faisais ça à Montréal quand j’étais dans des postes de quartier. C’est une façon d’entendre les préoccupations des citoyens. [...] Ici, ils ne viendront pas cogner à ma porte. Ils m’appelleront parfois. Ça me permet d’entendre aussi tout ce qui se passe directement. Pas juste au niveau de la police, mais aussi au niveau de la Ville, que ce soit en matière d’investissement, ou de ce qu’un règlement municipal va changer. Il y a des choses qui sont d’intérêt policier, mais surtout, encore une fois, c’est le contact humain, être accessible. Un service de police doit être accessible, donc son chef doit être accessible. Oui, ça va continuer. C’est là pour rester.
Q/ D’éventuels changements sont-ils à venir?
R. Je pense que peu importe le service de police, il y a trois orientations principales. Au niveau de la sécurité routière, les besoins sont toujours importants, en matière criminelle, comment on doit s’attaquer à différentes formes de criminalités, et enfin les relations avec la communauté en matière de prévention, comment on peut mieux communiquer. En 2024, on doit réfléchir sur ces trois sphères-là. Maintenant, c’est de cibler les bonnes priorités en fonction des citoyens de Bromont. Et pour ça, j’ai un exercice en tête qui pourrait avoir lieu en début d’année, au niveau de la consultation des citoyens, comment je vais m’y prendre. [...]