Groupe Sacs Frontenac: sauver la planète, un sac de papier à la fois

Martin Lefebvre

Le souci de l’environnement est omniprésent chez Groupe Sacs Frontenac. En plus de fabriquer des produits d’emballage papier manufacturés à partir de matières recyclées et recyclables à 100 %, l’entreprise de Trois-Rivières a poussé plus loin son engagement ces dernières années en multipliant les initiatives en matière de développement durable.


«C’est une suite logique. Comme on fabrique déjà des produits verts, on voulait que nos actions se reflètent aussi dans notre travail au quotidien dans l’usine», souligne Martin Lefebvre, vice-président et copropriétaire avec sa soeur Lina de cette entreprise familiale, fondée en 1984 par ses parents, dont ils ont repris le flambeau en 2019.

Murs solaires et chariots électriques

La PME d’une centaine d’employés a profité de l’implantation en 2020 d’une deuxième usine, ayant nécessité des investissements de quelque 15 M$, pour y installer d’immenses murs solaires qui assurent le chauffage et la circulation d’air à l’intérieur de son nouvel établissement. Ces murs auraient même fait l’envie d’autres entreprises voisines, installées dans le parc industriel, qui ont tenu à emboîter le pas.



Groupe Sacs Frontenac s’est aussi doté d’une flotte d’une dizaine de chariots élévateurs électriques qui sont utilisés pour la réception et l’expédition de marchandises, de même que pour le déplacement de matériaux à l’intérieur de l’usine. Ces chariots, qui ont l’avantage de réduire le bruit dans l’usine, permettent aussi d’éliminer les émanations polluantes qui proviennent des chariots élévateurs à moteur à essence ou diesel.

«L’air qu’on respire à l’intérieur de l’usine est vraiment mieux et c’est évidemment meilleur pour la santé des employés.»

—  Martin Lefebvre

L’entreprise a aussi mis en place d’autres mesures, comme l’installation de bornes de recharge électriques pour les véhicules des employés. L’usine profite aussi d’un nouveau système d’éclairage à DEL qui réduit la consommation d’énergie et s’avère aussi moins agressant pour les yeux.

L’ensemble de ces mesures ont engendré des investissements importants, «mais essentiels quand on veut protéger l’environnement et la santé de nos employés», fait valoir M. Lefebvre, en soulignant que l’octroi de subventions a contribué à réduire la facture et que le retour sur investissement s’est fait rapidement, dans un laps de temps d’environ 5 ans.

Un atout pour la marque employeur

De plus, ces initiatives ont également l’avantage de mousser la marque employeur. «Ça nous aide assurément pour la rétention ou le recrutement d’employés, surtout chez les plus jeunes qui souhaitent travailler dans des entreprises qui ont une conscience environnementale», constate Martin Lefebvre.



L’implantation d’une nouvelle usine lui a du même coup donné l’occasion de faire le virage vers l’industrie 4.0. L’entreprise a ainsi installé des lignes de production automatisées et envisage l’acquisition de petits véhicules autoguidés qui faciliteraient le déplacement de manière autonome d’objets ou de marchandises dans l’usine.

Elle souhaite aussi installer prochainement un système de gestion qui lui permettra de recueillir des données d’analyse de la production en temps réel. Ce système sera aussi connecté avec ses fournisseurs pour assurer un meilleur approvisionnement de ses matières premières.

«L’objectif n’est pas d’éliminer des emplois. On va toujours avoir besoin d’employés et j’en engagerais des dizaines dès demain matin. Mais l’automatisation nous permet justement de pallier le manque de main-d’oeuvre et de continuer notre croissance», affirme M. Lefebvre.

Coup de pouce…du plastique

D’autant que l’ajout d’une deuxième usine visait justement à répondre à la forte augmentation de la demande pour les produits de cette entreprise spécialisée dans la production de produits d’emballage en papier, principalement pour le secteur alimentaire. Le bannissement progressif des sacs de plastique à usage unique ces dernières années l’a en effet amenée à doubler sa production, dont 60 % est expédiée aux États-Unis.

«On contribue à sauver la planète, un sac de papier à la fois», se félicite-t-il. L’entreprise planche d’ailleurs sur le développement de nouveaux produits qui pourront remplacer les contenants en styromousse qui, à son avis, feront aussi éventuellement l’objet de bannissements.

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3 questions à Martin Lefebvre

1. Avec le recul, qu’auriez-vous fait différemment?



«Je me serais entouré des bons professionnels dès le début de mes projets, au lieu d’attendre, et je n’aurais pas attendu de poser les questions aux professionnels en cours de projet. J’aurais donc pu commencer les projets en prenant compte de tous les facteurs dès le départ, et ainsi me préserver de certaines surprises.»

2. Qu’est-ce qui vous motive, comme entrepreneur, comme dirigeant?

«Je suis motivé à faire une différence dans la société par le biais de Groupe Sacs Frontenac, notamment en matière d’environnement. Nous avons la chance de pouvoir faire une différence en bâtissant une entreprise verte, et en créant un environnement de travail sain et inclusif pour nos employés. Plusieurs de nos employés sont des travailleurs étrangers, et je suis fier de pouvoir contribuer à l’amélioration de leurs conditions, autant de vie que de travail. Je suis particulièrement fier de pouvoir contribuer à l’économie de la région, tout en ayant un impact positif sur l’environnement.»

3. Quel souvenir souhaitez-vous laisser de votre parcours d’entrepreneur?

«Le souvenir d’avoir construit et bâti quelque chose pour les générations futures, et d’avoir contribué à rendre la société plus verte et écologique. Aussi, je suis heureux de pouvoir démontrer que faire des affaires en famille peut être bénéfique, en plus d’être une source de motivation au quotidien.»

En collaboration avec l’École d’Entrepreneurship de Beauce