
L’entreprise Bon Vivant change de mains
«On a mis tout notre coeur et nos tripes dans Bon Vivant, a confié Darko Popovic. C’est une expérience formidable pour nous. C’était important de vendre notre marque à une entreprise qui partage notre vision du développement de l’industrie du chanvre. C’est le cas avec La Feuille Verte. Avec près de 1000 points de vente à travers le Québec, Bon Vivant pourra aller encore plus loin. C’est un très bel écosystème.»
En fait, la prémisse de Bon vivant est née en 2015, lorsque le tandem a créé Chanvre Québec, un organisme sans but lucratif ayant pour mission de faire connaître cette matière première et ses dérivés. Le projet de fonder une compagnie a germé un an et demi plus tard.
Rappelons qu’à peine quelques mois après avoir bouclé leur campagne de sociofinancement à la fin de 2018, les cofondateurs de Bon Vivant se sont retrouvés sous les projecteurs devant le panel de dragons de l’émission vedette de Radio-Canada. Une rocambolesque aventure couronnée de succès puisqu’ils ont réussi à séduire Marie-Josée Richer (Prana Bio) et Nicolas Duvernois (Pûr Vodka).
Darko Popovic et Jérémie Aubut ont mijoté durant trois à quatre mois l’idée de vendre leur marque, spécialisée jusqu’ici dans le domaine des barres à haute valeur nutritive, après avoir entamé des pourparlers avec La Feuille Verte.

Expansion
Pour La Feuille Verte, l’acquisition de la marque Bon Vivant était ni plus ni moins qu’une suite logique dans l’expansion de l’entreprise originaire de Lac-Brome, dont le siège social est maintenant à Saint-Cyrille-de-Wendover. «On a déjà des produits de soins corporels, animaliers, des boissons santé et d’autres destinés aux athlètes. On a aussi une ligne de produits alimentaires de marque Maison d’herbe. Alors Bon Vivant nous permettra de bonifier notre offre globale», a indiqué le président-directeur général de La Feuille Verte, Dany Lefebvre.
L’assemblage des produits à base de chanvre sera toujours fait par des sous-traitants spécialisés. Plusieurs nouveaux produits seront ajoutés à la marque Bon Vivant, officiellement dans le giron de La Feuille Verte depuis lundi: protéines, huiles alimentaires, farines et graines.
D’ici 30 jours, cette gamme sera disponible sur le site Web de l’entreprise. Selon M. Lefebvre, les produits Bon Vivant seront sur les tablettes de détaillants partenaires vers avril 2021.
Une culture à apprivoiser
Darko et Jérémie sont bien différents. L’un est analytique, l’autre créatif. Le duo a néanmoins plusieurs atomes crochus, notamment l’avidité de découvrir de nouveaux produits, de nouvelles saveurs. De cette passion est née l’idée de se lancer dans la culture d’argousier et de produits dérivés.
C’est par un «heureux hasard» que les jeunes entrepreneurs ont rencontré Robert Perras, propriétaire de l’Argouseraie Quénébro, à Roxton Pond. «Il nous a approchés parce qu’il voulait que l’on fasse un partenariat pour intégrer des fruits d’argousier dans nos barres. Dès la première rencontre, ça a été le coup de foudre des deux côtés. Plus tard, on a su qu’il cherchait de la relève pour son entreprise. Alors, on a décidé de se lancer dans l’aventure», a raconté Darko.
Pour l’instant, le duo est en «mode apprentissage» sur la ferme, qui regroupe près de 7500 plants d’argousiers. «On passe nos journées à découvrir comment se fait la transformation des fruits. On veut amener l’industrie de l’argousier à un autre niveau. Il y a un potentiel énorme, a dit M. Popovic, soulignant entre autres au passage que l’argousier contient 30 fois plus de vitamine C que l’orange. Et je crois que notre expérience des dernières années nous servira beaucoup.»
Le projet, intitulé Belle baie, est toutefois encore embryonnaire. La conjointe et partenaire de Robert Perras, Véronique Le Hégarat, a confirmé que des pourparlers sont bien en cours pour la vente éventuelle de la compagnie au duo de jeunes hommes d’affaires. Le tout pourrait se concrétiser en 2021, a-t-elle fait valoir. «On est bien contents de travailler avec ces deux jeunes hommes, qui pourraient devenir la relève non apparentée. Ils pourraient donner des ailes au milieu agricole en incitant d’autres jeunes qui n’osent pas se lancer dans ce domaine. (...) On espère pouvoir leur transmettre notre bébé.»