Boréas à la conquête de nouveaux marchés

L’interface haptique de Boréas permet de recréer l’équivalent d’une manette de console de jeux sur un mobile avec l’ajout de boutons virtuels sur chacun de ses côtés.

L’entreprise de haute technologie Boréas, spécialisée dans les semi-conducteurs, ne cesse de repousser les limites de pratiquement tout ce qui comporte un écran tactile. En plus d’accélérer la production de ses puces électroniques, la compagnie de Bromont s’apprête à faire une incursion dans l’univers de la santé, a appris La Voix de l’Est.


Depuis sa création en 2016, Boréas a réussi à se tailler une place de choix dans l’industrie des semi-conducteurs en lançant des modules de contrôle électroniques novateurs hyper performants. Sa niche est le développement d’applications permettant la rétroaction haptique (par le toucher). L’entreprise en pleine croissance est en voie de percer dans l’industrie médicale.

Le PDG de Boréas, Simon Chaput.

«Pour l’instant, ce sont des produits en R&D chez nos clients, a indiqué en entrevue le président directeur-général de Boréas, Simon Chaput, ne pouvant divulguer leurs noms, secret commercial oblige. C’est intéressant de voir que, même si on dépense beaucoup d’énergie dans les appareils [pour le grand public], on voit aussi qu’il y a des applications dans le domaine médical.»

Pour 2024, Boréas travaillera également au développement de plateformes pour le refroidissement d’appareils cellulaires, de tablettes et d’une foule d’autres appareils électroniques. «On devrait voir les premiers produits [dotés de cette technologie] au cours des prochains mois», a mentionné le chef d’entreprise.

Années fastes

Après avoir démarré ses activités au sein du centre de recherche en microélectronique (C2MI) de Bromont, Boréas, qui compte une quarantaine d’employés ici et une dizaine en Asie, a emménagé en 2022 dans son nouveau quartier général. Les locaux de 40 000 pieds carrés sont situés dans le parc scientifique (ancienne usine Hyundai). «On a maintenant nos propres laboratoires et de l’espace pour agrandir l’équipe», a mentionné Simon Chaput.

La dernière année fut également florissante pour Boréas. Outre sa participation au Consumer Electronic Show (CES), la grand-messe à Las Vegas, l’entreprise a consolidé plusieurs partenariats avec des géants de l’univers de la mobilité.

«Dans les dernières semaines, on a travaillé fort pour le développement de nouvelles technologies et leur commercialisation. En 2023, on a vraiment réussi à avoir des designs dans des produits diversifiés, autant dans le monde du PC (ordinateur), des téléphones cellulaires et l’automobile, qu’ils soient mis en marché ou à venir. Ça marque un tournant dans l’adoption de nos solutions», a mis en relief Simon Chaput, soulignant que les revenus de l’entreprise ont augmenté de près de 300 % en 2023 comparativement à l’année précédente.

Par ailleurs, la compagnie a les moyens de poursuivre sur cette lancée, car elle vient d’obtenir 12 millions de dollars auprès de bailleurs de fonds locaux et internationaux, notamment Desjardins Capital et Exportation et développement Canada. «C’est un financement qui vient vraiment propulser Boréas», a fait valoir le PDG.

Cette somme permettra à l’entreprise d’accroître considérablement la production annuelle de puces électroniques. De plus, Boréas vient d’ajouter deux membres à son équipe de direction, qui représenteront la compagnie en Asie et en Californie, deux marchés incontournables.

«On va pouvoir importer les meilleures façons de faire des États-Unis. [...] Et même si on fait affaires avec des compagnies américaines, une fois que la décision est prise, toutes les relations se passent en Corée ou en Chine.»