D’entrée de jeu, ce dernier concède qu’un ménage s’impose dans la cour extérieure du garage Custom, dont il est propriétaire. Il espère cependant ouvrir un dialogue avec la municipalité pour qu’il puisse garder son Mercury 1951, quitte à y aller de quelques modifications.
À l’hôtel de ville, la porte est ouverte pour des négociations en ce sens.
«Il y a quand même des règles à respecter, mais si les parties démontrent de la bonne foi et que les améliorations sont faites dans des délais respectables, on est en mesure de reconnaître que le véhicule est l’emblème de l’endroit», explique Jean-Raphaël Cloutier, directeur général de la Municipalité de Saint-Paul-d’Abbotsford.
«Je peux le modifier pour qu’il soit un peu plus présentable. Mais c’est un garage, c’est normal que ça traîne un peu», affirme le jeune homme de 24 ans.
En juillet dernier, un huissier est venu cogné aux portes de l’entreprise, exhortant le mécanicien à se débarrasser de toute la ferraille qui se trouvait sur son terrain. En plus des véhicules, la lettre visait du métal traînant dans la cour arrière du garage.
M. Cloutier admet que cette démarche peut paraître «brutale», mais qu’elle est l’aboutissement de plusieurs étapes où la communication avec M. Lussier n’a pas porté fruit. Selon le directeur général, la municipalité veut éviter «d’arriver à cheval avec des constats d’infraction» en première instance.
Julien Lussier indique qu’il a jusqu’à la fin du mois de septembre pour faire le ménage chez lui.
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Mobilisation citoyenne
Il y a quelques semaines, alors que le passage du huissier au garage Custom s’était ébruité, une citoyenne y est allée d’une longue tirade sur le groupe Facebook «Familles Saint-Paul-d’Abbotsford». Carole Boyer a manifesté son mécontentement face à l’attitude de la municipalité envers Julien Lussier.
«(...) Et ce vieux camion défraîchi? C’est l’emblème de son garage... le Custom Garage. Ce vieux pick-up est là du plus loin que je me souvienne... ce garage fait partie des meubles de St-Paul», a-t-elle notamment écrit.
La publication a attiré près de 200 interactions, en plus de plusieurs dizaines de messages de solidarité envers la cause de Julien Lussier.
«Ça m’a beaucoup touché. Je suis content de voir que les gens sont derrière moi. C’est quand même bien de voir que je ne suis pas le seul à vouloir garder cela sur mon terrain», commente Julien Lussier.
Faire la part des choses
Dès la réception de l’avis, Julien Lussier a mis ses véhicules en vente sur les réseaux sociaux. Il a ensuite retiré ses annonces à la vue du soutien de la communauté, dans l’espoir de trouver un terrain d’entente avec l’administration municipale.
En plus du pick-up, le jeune homme possède deux automobiles Nissan 240SX 1990 sur son terrain.
«Déjà, je prévois mettre une clôture dans la cour arrière pour que les gens n’y aient pas accès. Je vais aussi me débarrasser d’une vieille carcasse de voiture, mais j’aimerais bien garder les véhicules anciens», explique le garagiste.
«On est capable de faire la part des choses. Le véhicule a beau être l’emblème du garage, mais quand il y a de la rouille et du gazon en dessous, je considère pas mal ça comme de la nuisance. On va voir ce que M. Lussier peut faire», termine Jean-Raphaël Cloutier.