
Un contrat de pavage donné à contrecœur à Bromont
Le 9 mars, La Voix de l’Est révélait qu’une employée de l’entreprise de pavage de Cowansville « a été victime de harcèlement psychologique et sexuel au travail avant d’être congédiée ». La juge Marie-Claude Grignon, du Tribunal administratif du travail, a qualifié ces actes répréhensibles de « continuum de banalisation et d’humiliation ».
Un dossier qui a particulièrement interpellé les élus de Bromont lorsqu’est venu le temps de donner leur aval à l’attribution d’un contrat à la compagnie.
« C’est le genre de situation qui nous a vraiment fait réfléchir. Côté éthique, on doit avoir les outils à notre disposition pour garder le contrôle sur tous les contrats que nous accordons », a indiqué en entrevue le maire Louis Villeneuve.
En fait, l’entente en question concerne le rapiéçage et le pavage de « petites surfaces » de la chaussée à plusieurs endroits dans le territoire en 2019. Au terme de l’appel d’offres, les soumissions de deux entreprises étaient conformes : Eurovia (131 711,91 $) et Pavage Racine et Genest (81 417,60 $).
« Mains liées »
En constatant que l’entreprise condamnée par le Tribunal était la plus basse soumissionnaire, la Ville a fait des démarches légales pour valider si elle pouvait faire marche arrière en ne lui donnant pas le contrat. Ce qui s’est avéré impossible.
« On ne peut pas annuler le contrat. Il y a des règles à suivre et on va les suivre », a fait valoir le maire en marge de l’adoption de la résolution scellant l’entente entre les deux parties.
La Ville veut donc baliser « rapidement » sa réglementation de gestion contractuelle. « Nous allons modifier notre règlement pour y intégrer des clauses qui pourraient disqualifier des entreprises qui sont condamnées pour des agissements et des comportements inappropriés. On a aussi le pouvoir de ne plus inviter une entreprise si on a des choses qui nous agacent », a mentionné Louis Villeneuve.
« Une chose est certaine, a-t-il renchéri en entrevue, à l’avenir, on veut s’assurer de ne plus avoir les mains liées. »