Le ministre Carmant dit être «tombé en amour» avec ce «fantastique» projet pour les enfants et les familles de la Haute-Yamaska.
Il s’agit d’une initiative «parfaitement alignée avec le changement de culture que l’on veut opérer depuis plusieurs années en matière de développement et de protection de la jeunesse», a-t-il noté dès le début de son allocution.
«Ça prend tout un village pour élever un enfant. Agir ensemble, c’est exactement ça. [...] Pour les jeunes de la région, on fait un grand pas en avant», a-t-il ajouté.
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Une initiative similaire a été testée à plus petite échelle depuis janvier dernier en Haute-Yamaska. Le projet «est né d’une urgence d’agir pour les enfants en attente de services à la DPJ», a mentionné la coordonnatrice chez les jeunes de 5 à 18 ans à la mission CLSC du CIUSSS de l’Estrie, Sarah Duford. La stratégie a déjà permis de prendre en charge 85 enfants.
Renverser la pyramide
On veut désormais élargir le projet, chapeauté par la Maison des familles de Granby et région, en tissant un «filet de sécurité» encore plus vaste, ralliant plusieurs partenaires. Parmi ceux-ci, notons le CIUSSS de l’Estrie, le Centre de services scolaire du Val-des-Cerfs et le Centre de pédiatrie sociale de la Haute-Yamaska.
«Dès que l’on voit quelque chose qui nous inquiète [chez un enfant], on peut avoir une table de concertation qui vient balayer le besoin de la protection de la jeunesse. Il faut renverser la pyramide. Les services de première ligne doivent devenir la voie d’entrée des services jeunesse. [...] On tourne la page ici aujourd’hui», a fait valoir le ministre Carmant.
On croit qu’à moyen terme, le projet Agir ensemble aura une incidence à la baisse sur le nombre de signalements à la DPJ, a affirmé en entrevue Mme Duford.
Réalité des familles
Pas question d’imposer une adhésion des jeunes et leurs proches au projet. «Cette initiative se déploie dans une approche respectueuse de ce que vit la famille, de sa réalité», a indiqué la directrice générale de la Maison des familles, Claudine Leroux. Par ailleurs, aucun enfant ne peut intégrer Agir ensemble sans que les parents aient donné leur aval.
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De plus, les services d’encadrement offerts aux jeunes et leur famille ont lieu dans «des lieux plus conviviaux qui aident les parents à se sentir à l’aise». Notamment à la Maison des familles de Granby.
Les membres du comité, évoluant dans divers domaines liés aux jeunes, se réunissent une fois par semaine pour analyser les cas qui sont présentés et trouver la meilleure approche pour rétablir l’équilibre dans la vie des individus. À titre d’exemple, un enseignant pourrait signaler un enfant ayant des problèmes dans son entourage, a mentionné en entrevue Mme Leroux.
Déploiement
Le ministre Carmant est d’avis qu’Agir ensemble sera facilement exportable partout au Québec. «C’est un projet auquel je crois beaucoup. Il faut créer une communauté pratique pour adapter le modèle à la réalité locale. [...] Je crois que toutes les communautés seront heureuses de voir arriver un tel projet», a-t-il fait valoir en point de presse.
Le projet est en voie de se concrétiser ailleurs en Estrie. C’est le cas dans les réseaux locaux de services (RLS) des Sources, du Haut-Saint-François et du Val-Saint-François. «On est aussi en amorce de réflexion du côté des RLS de Memphrémagog, de Coaticook, La Pommeraie et de Sherbrooke», a spécifié la représentante du CIUSSS.
On souhaite que les démarches soient amorcées pour introduire le projet dans l’ensemble de l’Estrie d’ici janvier 2024, a mentionné Mme Duford.