Les patients avant les listes d’attente, demandent les oppositions

Mercredi, Les Coops de l’information révélaient que plusieurs Québécois se butent à des portes closes en tentant d’obtenir des services médicaux plus rapides en sollicitant les CISSS et les CIUSSS avec les plus courtes listes d’attentes.

Peu importe leur lieu de résidence, les Québécois devraient pouvoir être opérés dans des hôpitaux où les listes d’attentes sont moins longues, estiment les oppositions de l’Assemblée nationale. Même si cela fait moins bien paraitre certains CISSS aux yeux du ministre.


« On a un sérieux problème si chacun protège son bilan et ses listes vides pour mieux paraitre en refusant les patients dans le besoin des régions voisines », s’est inquiété le porte-parole du Parti québécois en santé, Joël Arseneau.

Mercredi, Les Coops de l’information révélaient que plusieurs Québécois se butent à des portes closes en tentant d’obtenir des services médicaux plus rapides en sollicitant les CISSS et les CIUSSS avec les plus courtes listes d’attentes.

Même si la Loi sur les Services de santé et Services sociaux promet aux Québécois le droit de se faire soigner d’un bout à l’autre du Québec, peu importe leur adresse, ce type de transfert « hors CISSS » est régulièrement refusé par les gestionnaires du réseau public.

« Les gestionnaires sont beaucoup en mode défensif », résumait le vice-président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), le Dr Sylvain Dion.

Une situation « indéfendable » pour le député péquiste des Îles-de-la-Madeleine. « Si on fonctionne par la protection de petites chapelles pour mieux paraitre sur nos listes et aux yeux du ministre, on assiste à un dérapage », s’est-il alarmé.

Selon lui, le ministre de la Santé, Christian Dubé, devrait envoyer une directive aux PDG des CISSS et des CIUSSS, leur rappelant leur devoir d’accepter les demandes provenant de l’extérieur de leur territoire.

« Il n’y a aucune logique à avoir de bonnes notes et un beau bulletin pour le ministre si on refuse le traitement des patients dans le besoin des régions voisines. »

—  Joël Arseneau, député des Îles-de-la-Madeleine et porte-parole en santé pour le Parti québécois

Le libéral Monsef Derajji considère que « tout doit être envisagé pour soulager la douleur des patients » en attente d’interventions médicales. Et ce, peu importe la région où ils habitent. Il tient d’ailleurs le premier ministre responsable des ratées observées. « M. Legault est responsable des missions de l’État. Il doit les remplir. Ça commence par respecter la dignité des gens, de ceux et celles qui attendent pour une chirurgie. »

Pour Vincent Marissal, de Québec solidaire, refuser des transferts entre régions par souci de listes d’attentes « ne passe pas ».

Le PL15 améliorera les choses, promet Dubé

L’élu solidaire plaide pour « la priorité médicale avant tout ». « Si ça fait trois ans que vous avez une hernie discale, que vous n’êtes pas capable de marcher, pas capable de travailler, pas capable de prendre vos enfants, vous devriez être opéré et vous devriez être prioritaires », a-t-il résumé.

Sans se prononcer directement sur les enjeux rapportés dans l’article, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a qualifié la situation « d’un bel exemple » d’aspect qui sera amélioré avec le projet de loi 15, qui devrait être adopté dans les prochains mois.

« En ce moment, il y a certains leviers que les gestionnaires n’ont pas pour faire appliquer ces règles-là, a expliqué le ministre. Quand on va avoir fini [l’étude et l’adoption du projet de loi] au mois de décembre, on va avoir une nouvelle loi très très très efficace. »

Le ministre de la Santé, Christian Dubé.