La ministre du Sport croit aux matchs sans arbitre

Isabelle Charest est la ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air du Québec.

La pénurie d’arbitres dans le sport mineur a forcé la tenue de tonnes de matchs sans arbitre tout l’été, dans plusieurs disciplines. Selon la ministre québécoise responsable du Sport, Isabelle Charest, c’est peut-être un mal pour un bien.


Dès le début de la saison estivale, Le Soleil mettait en lumière que le manque d’arbitres allait changer les façons de faire dans plusieurs ligues de baseball mineur, entre autres.

Mercredi, le Journal de Québec rapportait que le sport étudiant est aussi touché par cette pénurie d’officiels, cet automne.

Les attaques verbales et même parfois physiques de plus en plus nombreuses à l’endroit des arbitres depuis quelques années participent à cette désertion.

« Moi, j’y crois à des matchs pas d’arbitre pour les jeunes! » a réagi la ministre Charest, mercredi, en mêlée de presse à l’Assemblée nationale.

« Je crois aussi beaucoup à une rotation des jeunes [comme joueurs et arbitres], que des parents aillent arbitrer et des jeunes aillent arbitrer. Pour que tout le monde prenne conscience que, de la même façon que les joueurs ne sont pas parfaits, les arbitres ne sont pas parfaits non plus », a-t-elle fait valoir.

Une grogne généralisée

Mme Charest constate que la pénurie de main-d’œuvre chez les arbitres sportifs ne diffère pas tant de celle expérimentée dans de nombreux autres secteurs d’activités.

Mais « il y a un comportement humain qu’on voit partout, sur les réseaux sociaux, une grogne populaire qui se reflète aussi sur le terrain », dénonce-t-elle.

Pour la ministre, le rôle des parents s’avère crucial dans cet enjeu. À commencer par ceux qui enguirlandent l’arbitre à qui mieux mieux.

« On a l’impression que, dans les estrades, on a le même comportement que sur les réseaux sociaux, qu’on est anonyme et qu’on peut dire n’importe quoi et que ça n’a pas d’influence. La sensibilisation est importante, il ne faut pas accepter ces comportements et c’est bien que les fédérations sévissent. »

—  Isabelle Charest, ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air

Mais « comme communauté, il faut se poser une question : pourquoi ces comportements sont exacerbés, présentement? Et ce n’est pas propre à l’arbitrage, on voit une grogne dans plein de secteurs », a constaté la ministre Charest.