L’ancien établissement de la rue Laval Nord à Granby, propriété du Dr Anne-Marie Chassé, abritait deux bonbonnes d’oxygène qui, si elles avaient explosé, auraient sérieusement abîmé le voisinage.
Ce qui n’est pas arrivé. Et l’accusé Jean-Marc Williams avait pris soin de sortir toutes les cages d’animaux avant d’allumer deux foyers d’incendie avec de l’essence, le soir du 7 septembre 2016, causant pour 800 000 $ de dommages matériels (la bâtisse a finalement été démolie).
La veille, M. Williams et Mme Chassé, qui formaient jadis un couple, s’étaient disputés. Selon ses explications entendues en cour, l’homme aujourd’hui âgé de 57 ans — et qui était revenu prêter main-forte à la clinique — n’appréciait pas la façon dont la propriétaire traitait ses employés.
Il souhaitait aussi la libérer d’« ennuis financiers » en lui permettant d’empocher la prime d’assurances.
Des motifs « pas limpides », a souligné le juge Champoux, tout comme il a rappelé que l’évaluation psychologique de M. Williams a fait état d’un homme aux habiletés sociales limitées, confus, dépressif, suicidaire, grand adepte de cannabis et possédant des traits de personnalité narcissiques.
« Il rêve d’une carrière en musique, ce qui me semble hautement improbable, a dit le juge avant le prononcé de sa sentence. Il n’a pas de plan d’avenir et semble indifférent à ce qui l’entoure. »
Absence de remords
Le magistrat a surtout reproché au quinquagénaire de « n’avoir pas pensé » à la présence des bonbonnes à oxygène et d’avoir « une absence de remords ».
Pour ces raisons, et après avoir révisé la jurisprudence, le juge Champoux a imposé à l’accusé une peine de 15 mois de prison à laquelle l’équivalent d’un peu plus de deux mois de détention préventive, purgés à la suite de son arrestation, doit être soustrait.
C’est ce que demandait la Couronne, représentée par Me Véronique Gingras-Gauthier, tandis que Me Rachel Bernatchez, à la défense, avait plutôt suggéré une peine de 90 jours de prison discontinus et 240 heures de travaux communautaires.
Il sera interdit à Jean-Marc Williams, à sa sortie de détention, de communiquer avec Mme Chassé ou de consommer des drogues, et un suivi psychologique lui est imposé. Il n’avait pas d’antécédent criminel.