
L’hécatombe se poursuit à Villa-Bonheur avec 106 cas
Où s’arrêtera la progression de la COVID-19 entre les murs de Villa-Bonheur? Et surtout, comment stoppera-t-on ce sournois virus? Ces questions reviennent en boucle chez plusieurs membres du personnel.
«C’est fou. Complètement. On perd des patients, des collègues. On ne sait plus où donner de la tête. Mais, qu’on ne vienne pas me dire que la situation est sous contrôle à Villa», a fait valoir une employée, également infectée, faisant référence aux propos tenus mercredi en point de presse par le CIUSSS concernant l’état de la situation.
Dans son bilan quotidien, jeudi, la Santé publique a recensé 29 nouveaux cas de COVID au sein du centre d’hébergement, qui compte une centaine de places. On parle de 21 résidents et huit employés, pour un total de 69 usagers ayant contracté le coronavirus.
Or, selon nos sources, plusieurs autres cas ont été confirmés durant la journée. Il y aurait désormais 73 résidents ayant été infectés jusqu’ici depuis le début des éclosions. Le virus a fait une nouvelle victime chez les usagers, pour un total de deux décès. La majorité des résidents ayant la COVID sont regroupés au cinquième étage. D’autres ont été transférés dans le centre de confinement de Sherbrooke.
Et à ce jour, 33 membres du personnel ont eu la COVID. La pénurie de main-d’œuvre est donc lourde de conséquences, car Villa-Bonheur est un des pires établissements en Estrie à ce chapitre.
Ventilation?
Parmi les causes probables d’une telle propagation du virus, des employées estiment que la désuétude du système de ventilation est en cause. «On fait toutes les techniques à la lettre pour éviter la propagation du virus. On porte tous les équipements, sans exception. Mais malgré tout, on tombe comme des mouches. C’est évident qu’il se passe quelque chose d’anormal avec l’aération des chambres ou des espaces communs», a fait valoir une de nos sources.
«Est-ce qu’on va attendre que toute l’équipe y passe avant d’agir? On veut bien se battre, mais donnez-nous les conditions pour le faire. C’est rendu que tout le monde a peur d’entrer travailler, a confié une collègue. Avoir la COVID, ça n’a pas juste des répercussions sur nous, mais aussi sur nos proches. Et il n’y a rien de drôle là-dedans.»