«C’est comme tourner le couteau dans la plaie encore et encore. Ça fait près de deux ans que ça dure. Le délai est très long. Je comprends qu’il a des droits, mais on dirait qu’il manipule le système comme il l’a fait avec ses victimes», lance-t-elle au bout du fil.
«Comment veux-tu qu’on arrive à passer à autre chose? Ça fait deux ans que j’essaie de me reconstruire. On a juste hâte que ça finisse enfin. Ça me met en colère qu’on accepte encore de reporter», ajoute-t-elle.
Si elle affirme néanmoins qu’elle a encore confiance à la justice, elle a hâte de pouvoir tourner complètement la page. Elle souhaite poursuivre sa reconstruction une bonne fois pour toutes sans avoir à revenir «dans ses souvenirs» à chaque nouvelle date de cour.
«Je pensais qu’aujourd’hui ce serait le début de la fin de cette histoire, mais non.»
— Une victime
Mardi, le nouvel avocat de Richard Gauthier a fait savoir que l’intention de son client était de fixer trois différents procès.
Durant l’audience, le procureur du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a vivement insisté pour fixer dès maintenant une date de procès. Il a répété à de nombreuses reprises qu’il était prêt à procéder dès le 13 décembre, près de 20 mois après la comparution de l’accusé qui a changé d’avocat à plusieurs reprises dans la dernière année.
«S’il y a une chose sur laquelle on s’entend, c’est qu’on ne s’entend pas», a-t-il dit à propos des discussions avec l’avocat de la défense.
Le débat entre le procureur et l’avocat de Richard Gauthier durant l’audience n’a pas plu au juge Matthieu Poliquin.
«Je ne sais pas pourquoi vous décidez d’enflammer le débat alors qu’il n’y en a pas», a-t-il lancé.
Il a rappelé que tous les intervenants devaient travailler ensemble pour faire en sorte que le public ait confiance envers l’administration de la justice, que ce soit en termes de gestion, de procès, de délai, etc.
«On fait un gros spectacle pour pas grand-chose qui est susceptible d’attaquer la confiance du public», a affirmé le juge.
Ce dernier a reporté les dossiers au mois de décembre pour déterminer la suite des procédures.
Rappelons que le quinquagénaire avait été arrêté après des événements où il aurait pris sa victime par les cheveux, l’aurait traînée par terre et lui aurait alors coupé les cheveux très courts alors qu’ils étaient très longs. Il avait été remis en liberté au terme de son enquête caution sous de sévères conditions.
Richard Gauthier est également accusé d’autres dossiers dont les faits reprochés remontent à 2020. Il est accusé de voies de fait à l’égard d’une autre femme et d’avoir commis un méfait à l’égard de biens d’une valeur ne dépassant pas 5000 $. Il doit également répondre à une accusation de ne pas avoir respecté les conditions d’une promesse.
Une troisième femme avait également porté plainte contre Gauthier peu de temps après.