Des restes humains d’un ancien cimetière sur le chantier de l’église de Sainte-Geneviève-de-Batiscan

Un employé sur le chantier de l’église de Sainte-Geneviève-de-Batiscan, où seront bâtis des logements adaptés, a eu toute une surprise jeudi. En pelletant, il a découvert un cercueil… et des ossements humains qui dateraient d’avant 1900.


Pierre Marcotte, propriétaire de Dumar Construction, l’entreprise en charge du chantier qui vise à transformer l’église en logements adaptés, explique que des démarches ont tout de suite été entamées quand les travailleurs ont fait ces découvertes.

«C’est un employé qui creusait avec une mini pelle pour finir la job et on a frappé un cercueil avec des ossements. [...] C’est sûr tu restes surpris», confie celui qui dit avoir «neutralisé la scène» en attendant que les policiers arrivent pour évaluer la situation.

L’arrêt a duré tout au plus quelques heures puisqu’après vérification avec un coroner, il leur a été permis de reprendre le chantier en fin de journée jeudi.

«C’est sûr sûr sûr qu’il date de 1905 ou avant. Les planchers qui étaient là, qu’on enlevait et tout ça, selon les étapes de la structure, il faut que ça se soit passé avant ça», continue Pierre Marcotte.

«Ils m’ont dit que je pouvais en trouver d’autres dans l’autre partie et m’ont dit quoi faire si ça arrivait.»

L’entrepreneur sort donc de cette journée soulagé de pouvoir continuer ses travaux dès vendredi. «J’avais peur d’être fermé longtemps. Ça a enlevé toute la pression», confie-t-il.

Un peu d’histoire

L’historien René Beaudoin vient d’ailleurs confirmer le fil des événements en rappelant ce qui s’est passé sur ce terrain depuis 1870, année de construction de l’église actuelle, alors que l’ancienne se trouvait juste à côté.

«La place de l’église actuelle, là où se font les travaux, il y avait un cimetière à cet endroit-là. Ils ont procédé à l’exhumation de toute la superficie nécessaire à la construction de l’église en 1870 et manifestement, ils ont oublié celui-là [le cercueil]», explique M. Beaudoin qui a procédé à diverses analyses jeudi pour comprendre d’où venaient ces découvertes.

«Le cercueil lui-même, les clous utilisés pour ce cercueil-là, étaient des clous forgés. Et les clous forgés vont exister au Québec jusque dans les années 1850, 1870 à peu près», confirme l’historien. Cette preuve aurait aidé le coroner, selon lui, à prendre sa décision quant à ne pas entamer d’enquête.

Pierre Marcotte s’est en effet fait confirmer le tout vers 16h. «Ils m’ont dit tu peux rouvrir ton chantier, il n’y aura pas de suivi parce qu’on sait que c’est des vieux ossements qui devraient venir, d’après eux, d’un cimetière.»

«On a pris les restes humains qui ont été exhumés en présence de la police, continue René Beaudoin. Ces restes humains vont être inhumés dans le cimetière qui nous appartient toujours à la paroisse et qui existe toujours aujourd’hui.»