
Des mélomanes au pouce vert
« À la base du projet, on veut une plateforme où toute la communauté pourra se greffer. Les personnes qui viennent ici sont conscientisées à la réalité des gens plus vieux et aussi aux jeunes qui sont malades. On y mêle aussi l’art. On sort résolument du cadre de l’hôpital, usine à traitements », a indiqué le Dr Olivier Maynard, un des instigateurs du jardin collectif.
Sa collègue Dre Isabelle Soucy abonde dans le même sens. « Le but est d’impliquer les employés de l’hôpital et les patients, mais aussi le voisinage. L’ajout d’un piano, grâce au soutien de la Ville de Granby, amène cet élément rassembleur. »

Lors du dévoilement des nouveautés de cette quatrième mouture du jardin collectif, mercredi, Vincent Côté a fait valser ses doigts au piano, le temps de quelques pièces. Une façon pour l’enseignant du préscolaire de « donner au suivant ». « J’aime la musique, alors pourquoi ne pas en faire profiter les autres ? Ça me fait du bien d’être ici, dans ce jardin », a-t-il confié, précisant qu’il ne s’agira certainement pas de sa seule prestation.
D’ailleurs, M. Côté était également de passage pour compléter le tournage d’une vidéo promotionnelle pour le jardin collectif, intitulée « À vous de jouer ». Elle doit être diffusée sous peu sur les différentes plateformes du CIUSSS de l’Estrie.
Retombées
Le projet a également pour objectif de « faire tomber les tabous » à propos des problèmes en santé mentale, a fait valoir Dre Soucy. Le partenariat avec la Barak au boulot s’inscrit dans cette lignée. « Avoir des jeunes qui s’impliquent dans le jardin, c’est un plus pour nous, mais également pour eux. Ils peuvent gagner des sous tout en côtoyant une clientèle en santé mentale qui vient aussi entretenir le site. »
Une bourse de 1463 $, provenant de la Fondation du centre hospitalier de Granby, permet de rémunérer les jeunes (11,50 $/h). Ils seront présents au jardin, en équipe de deux, à raison de deux heures par jour quatre fois par semaine jusqu’au 15 août. « C’est un des contrats les plus intéressants. Ça va bien au-delà du désherbage et de l’arrosage de plantes. Ce sera très formateur pour les participants de socialiser avec les patients, en plus de leur permettre d’apprendre le jardinage », a mentionné Rosemarie Gagné, coordonnatrice à la Barak au boulot.
Par ailleurs, le partenariat avec la Société de formation industrielle de l’Estrie (SOFIE) se poursuit. Après avoir réalisé la pergola du jardin l’an dernier, les ébénistes en herbe de l’usine-école confectionnent maintenant un coffre, qui sera installé sur le site.