
Mesures sanitaires ignorées: la Santé publique doit agir «sans délai» pour fermer les lieux
Lundi, on apprenait que le Mega Fitness Gym est responsable de 171 cas de COVID-19 à Québec, ainsi que d’une vingtaine éclosions dans les milieux de travail.
Le gym a été fermé mercredi matin sous l’ordre de la Santé publique de la Capitale-Nationale pour «d’évidentes lacunes sanitaires». Il s’agit de la première fois depuis le début de la pandémie que le CIUSSS de la Capitale-Nationale sévit de la sorte auprès d’un commerce.
Le CIUSSS était déjà intervenu au cours de la fin de semaine auprès de l'établissement pour que des mesures sanitaires soient respectées. En début de semaine, lors d'une autre intervention, la santé publique a constaté que leurs précédentes recommandations n'avaient pas été appliquées.
Les propriétaires du centre de conditionnement physique ont d'abord ignoré l'avis de fermeture mercredi, pour finalement fermer leurs portes en fin de journée.
Dans une lettre envoyée à tous les directeurs de santé publique de la province, le ministre de la Santé et des Services sociaux rappelle «que cette pandémie constitue une menace réelle à la santé de la population au sens de la Loi sur la santé publique».
En pleine enquête épidémiologique, l’article 106 de cette loi permet aux directeurs «d’ordonner la fermeture d’un lieu ou n’en permettre l’accès qu’à certaines personnes ou à certaines conditions et faire afficher un avis à cet effet ou encore ordonner la cessation d’une activité».
Il n’est pas nécessaire d’attendre la fin de l’enquête épidémiologique pour agir, a aussi rappelé le ministre Dubé.
«Après validation auprès du directeur national de santé publique, docteur Horacio Arruda, il me confirme que dès que vous avez de bonnes raisons de croire que les mesures ou les protocoles ne sont pas appliqués, vous devez agir. Vous pourrez compléter votre enquête par la suite. Vous devez donc agir promptement et sans délai, lorsque vous constatez que vos actions peuvent contribuer à protéger la santé de la population», écrit-il.
«Une telle utilisation pourrait empêcher de faire basculer certaines régions à un palier d’alerte plus élevé ou encore éviter la prise de mesures extrêmes, comme nous avons vécu ces derniers jours», ajoute le ministre.
Un avertissement
La lettre a été envoyée aux médias par le CISSS de la Gaspésie, à la demande du Dr Yv Bonnier Viger, directeur de la Santé publique Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.
L’objectif est de rappeler aux citoyens que la situation n’est pas idéale et que la Santé publique compte prendre tous les moyens nécessaires pour freiner rapidement une éclosion, indique un porte-parole du CISSS, Jean Morin.
«Nous en Gaspésie, on est en zone jaune. Sauf que l’histoire des variants s’ajoute. On veut rappeler aux gens qu’il y a des règles à suivre et que la Santé publique a un pouvoir», explique-t-il.
«On parle beaucoup du gym de Québec, les 150 enquêtes épidémiologiques à faire auprès de chaque personne infectée, ça demande beaucoup de travail. Surtout dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre. La lettre du ministre Dubé vient dire : vous pouvez agir pour éviter ça», termine-t-il.
Le CISSS de la Gaspésie avait exigé la fermeture du restaurant Mille Délices de Percé l’été dernier. Notamment, il refusait d’obliger le port du masque et de la visière pour ses employés.
«Le contexte des variants et le fait que les organisations ont eu plusieurs mois pour se préparer adéquatement nous obligent actuellement à intervenir avec force. L’utilisation de vos pouvoirs au moment opportun peut assurément diminuer la propagation de la COVID-19», termine le ministre Dubé dans sa lettre.