
Bromont en queue de peloton
Selon le Bilan, les dépenses par habitant s’élevaient à 3160 $ en 2016 à Bromont, comparativement à 1570 $ pour la moyenne du groupe (localités de 5000 à 9999 citoyens), qui comprend notamment Lac-Brome, Farnham, Shefford, Saint-Pie et Saint-Césaire. Cet important écart est essentiellement lié au dossier du Parc des sommets, auquel la Ville a consenti 2,75 M $.
« C’est une dépense d’un coup qui n’avait pas été budgétée en début d’année, a indiqué le DG. À la fin de 2016, on a dû s’approprier des sommes au surplus pour financer [le projet]. C’est venu s’ajouter comme un engagement. » Celui-ci équivaut à près de 308 $ pour chacun des 8900 Bromontois-, a-t-il précisé.
Autre statistique frappante : au cours du mandat actuel (2014-2016), la croissance annuelle moyenne des dépenses s’élevait à 7,2 % à Bromont, tandis qu’elle était de 0,6 % dans le groupe de référence pour la même période. Le portrait était inversé lors du mandat précédent (2010-2013). La hausse à ce chapitre était plus basse à Bromont en comparaison avec la moyenne du groupe, atteignant 2,6 % comparativement à 3,3 %. « Encore une fois, le montant attribuable au projet du Val 8 a créé un écart disproportionné », a fait valoir Éric Sévigny.
Excédent budgétaire
Bromont se démarque également grâce à ses excédents budgétaires récurrents. Selon le Bilan, 2014 a été particulièrement prolifique, avec un surplus de 1397 $ par habitant, alors que ces données ont varié de 246 $ à 788 $ depuis 2010. Cette situation « particulière » s’explique par le fait que les promoteurs ont cédé à la Ville plusieurs infrastructures routières au cours de cette année, a indiqué Éric Sévigny. « On a comptabilisé pour 9 M $ de rues en 2014, alors que la Ville les recevait pour 1 $, a-t-il dit. C’est venu accroître artificiellement- le surplus. »
Contrôle
L’important appui financier au projet de parc protégé s’est aussi reflété dans l’essor des dépenses par habitant depuis 2013 selon « l’activité » et « l’objet » dans le cadre du Bilan. Dans ces catégories, deux points sortent très distinctement du lot : les montants attribuables à l’hygiène du milieu puis aux biens et services, dont la croissance est respectivement de 354 $ et 298 $ pendant le dernier mandat. « Il s’agit des deux catégories de dépenses où le projet du Parc des sommets a été comptabilisé », a expliqué M. Sévigny.
« Si on regarde uniquement 2016, on pourrait croire qu’on est en perte de contrôle des dépenses publiques. Mais ce n’est pas le cas. C’est purement contextuel, a réitéré le DG. [...] On a une structure bien dotée en termes de professionnels et de personnel qui permet de soutenir la croissance économique de Bromont. [...] On a un cadre financier rigoureux, une politique de gestion de la dette. Ça nous permet d’allumer des lumières jaunes pour éviter de nous éloigner de nos cibles. »
En ce sens, plusieurs baisses des dépenses ont été enregistrées à Bromont depuis 2013 : la sécurité publique (-20 $), le transport (-11 $), les frais de financement (-31 $) puis les contributions à des organismes (-19 $). Sans être ahurissantes, certaines augmentations retiennent toutefois l’attention : en loisirs et culture (+16 $), en rémunération (+22 $) de même qu’en amortissement (+51 $).
Selon Éric Sévigny, l’ADN de Bromont- rend la municipalité difficile à cataloguer. « Malgré sa taille, Bromont a énormément d’infrastructures touristiques en plus d’un immense parc industriel. Les services suivent la même tangente. En contrepartie, on a une très bonne richesse foncière qui approche deux milliards. Ça nous permet de répartir les dépenses en fonction de cette donnée. »