
Bromont dévoile son «vaisseau amiral» culturel
«Le centre culturel St-John est un joyau architectural. Pour une population de 10 000 habitants, c’est important d’avoir un centre de diffusion comme celui-là. Et ce sera une splendide signature pour Bromont», a lancé avec enthousiasme en point de presse le maire de Bromont, Louis Villeneuve.
Le lieu de culte datant de la fin des années 1800 a d’abord été «désacralisé» dans les années 1990. La troupe du Théâtre de la Onzième Heure y foule les planches pour la première fois en 1999. Sept ans plus tard, la municipalité acquiert l’immeuble patrimonial, qui appartenait à la famille Roberts, pour la symbolique somme d’un dollar.
Dès l’année suivante, les représentations se succèdent. On y a accueilli 700 spectateurs. Treize ans plus tard, un total de 125 000 personnes ont pris place dans la salle intimiste du centre culturel, qui peut actuellement en regrouper une centaine.
C’est sans compter les milliers de personnes qui ont visionné les spectacles virtuels depuis le début de la pandémie. «On voit que la culture a une très grande place à Bromont», a indiqué le conseiller municipal responsable de ce type de dossiers, Michel Bilodeau, qui porte le projet d’agrandissement du centre depuis le jour un.
C’est d’ailleurs avec fébrilité qu’il a assisté au dévoilement des plans. «Je suis ému. J’ai des frissons. [...] Le centre culturel sera le vaisseau amiral de notre culture», a-t-il lancé.
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«Douce intégration»
Pour l’architecte responsable du projet, il était incontournable de ne pas dénaturer le caractère patrimonial du bâtiment. «Le défi est de respecter ce qui est en place avec toute sa valeur, sans négliger l’agrandissement. Ça démontre le passé et l’avenir en une douce intégration», a mentionné le membre de la firme ADSP.
Sylvain Pomerleau a par ailleurs profité de l’occasion pour remercier la Ville de lui avoir laissé carte blanche. «C’est rare qu’on nous laisse autant de liberté au niveau de la créativité pour en faire un bâtiment [emblématique] dans une région.»
Ainsi, les installations administratives situées actuellement à l’étage supérieur seront transférées dans l’agrandissement, au sous-sol. Cela permettra d’accroître de près du double la capacité d’accueil de la salle de spectacle.
La structure du bâtiment sera préservée en grande partie. Le mur mitoyen, du côté de la rue John-Savage (gauche), subira toutefois des modifications majeures lors de la métamorphose. On le dégagera pour en faire un point central du foyer. «On veut que les gens puissent toucher la brique, voir les vitraux», a souligné l’architecte.
La nouvelle aire sera moderne, sans renier les racines de l’ancien lieu de culte. «On a préféré y aller avec un langage fort pour donner la personnalité au centre culturel, tout en travaillant avec des éléments architecturaux de l’ancien bâtiment. [...] On veut en faire un lieu invitant et à l’image de la culture d’aujourd’hui», a spécifié M. Pomerleau.
Accessibilité
Il n’était pas question pour Bromont de lancer des travaux d’une aussi grande envergure sans permettre l’accessibilité universelle. Un défi qu’a relevé la firme ADSP en intégrant un ascenseur au coeur du bâtiment. Cet équipement permettra notamment un meilleur accès à la scène ainsi qu’au sous-sol, où sera regroupée la majorité des installations techniques. On retrouvera également de nouvelles loges puis des espaces de rangement au niveau inférieur.
Campagne de financement
Outre le budget de 3,3 millions de dollars pour boucler le projet, Bromont veut bonifier son offre. Michel Bilodeau a donc eu l’idée de démarrer une campagne de financement, sous le thème «Rajeunis ta culture, rénove ton St-John». La barre a été fixée à un demi-million de dollars.
Le conseiller municipal lance ainsi un appel aux grands donateurs ainsi qu’aux entreprises locales et régionales. Les contributeurs pourront entre autres avoir leur logo près de la scène, ou même commanditer la programmation. On a aussi pensé au grand public. Des chaises ou des tables pourraient porter leur nom. Pour de plus amples renseignements, consulter la section «Bromont, naturellement culture» via le site de la Ville.

L’argent amassé durant cette collecte de fonds permettrait notamment de conférer au centre culturel une acoustique digne des «grandes salles du Québec». Idem pour l’éclairage. La programmation pourrait également être bonifiée.
De plus, les sommes recueillies seront injectées pour doter l’endroit d’un ameublement «confortable et invitant». On prévoit aussi créer un fonds dédié aux artistes et artisans. «La culture est un médicament pour l’âme, a imagé en entrevue Michel Bilodeau. On doit faire tout ce que l’on peut pour la faire rayonner.»