«Ce sont des personnes qui n’auraient pas profité d’un lit régulier (hébergement d’au moins sept jours consécutifs pour les personnes en difficulté) (...) et qui auraient peut-être dormi dehors, si le service n’était pas là», relève M. Bouthillier.
Ce projet a été mis sur pied en janvier 2022, avec le soutien financier de la Ville de Granby. Le but visé: accueillir des personnes en situation d’itinérance qui, d’ordinaire, ne pourraient pas avoir accès aux services de l’organisme.
La consommation d’alcool ou de drogue est interdite lors des séjours «réguliers». Mais les personnes légèrement intoxiquées peuvent solliciter un lit pour la nuit, dans le cadre de ce projet pilote. Elles doivent quitter le lendemain matin.
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Selon le directeur du Passant, le projet pilote a, à l’origine, été mis sur pied à l’hiver 2022, et il s’est poursuivi depuis. Huit lits sont désormais offerts durant la saison hivernale et cinq, le reste de l’année.
Le CIUSSS de l’Estrie-CHUS participe également au financement de l’initiative, en acquittant environ 75% des coûts. L’autre part est assumée par la Ville.
À long terme
Steve Bouthillier affirme que, dans les circonstances, Le Passant aimerait «pérenniser» le service et être en mesure de l’offrir dans une «environnement plus adéquat» et dédié à cette clientèle.
«Une démarche exploratoire» a ainsi été lancée pour étudier la faisabilité d’un projet d’agrandissement des installations actuelles de l’organisme, situé sur la rue Horner.
La Ville de Granby a accepté, lors de la récente séance du conseil municipal, de rembourser au Passant les coûts d’arpentage et d’architecture liés à cette analyse, soit près de 20 000 $.
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Un projet semblable a déjà été envisagé en 2003-2004, souligne le directeur de l’organisme, mais il avait été abandonné, la facture étant trop élevée.
La situation a toutefois évolué depuis ce temps. Et les besoins pour l’hébergement à la nuitée avec des critères d’admissions réduits sont bien présents.
«On voudrait être en mesure d’offrir les besoins de base (douches, toilettes, laveuses, sécheuses), mais d’une façon un peu plus structurée et que ce soit facilitant pour nos intervenants», dit M. Bouthillier.
Pièces de casse-tête
Dans un monde idéal, si le projet va de l’avant, il pourrait être déployé en deux phases dans une nouvelle annexe, avance Steve Bouthillier. La première phase permettrait de «consolider durant l’été les huit lits offerts en hiver».
Si le financement est au rendez-vous, le même espace pourrait accueillir, au besoin et dans une deuxième phase, jusqu’à 16 personnes (avec des lits superposés). Mais les astres doivent réellement être alignés pour que le projet se matérialise, dit le directeur de l’organisme, présent au sein du comité itinérance local.
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«C’est toujours une question de financement par le CIUSSS, dit-il. S’il y a plus de résidants, ça demande plus d’intervenants. Et plus d’intervenants veut dire des salaires de plus. Plusieurs choses sont liées ensemble. Mais on n’a pas les réponses actuellement. Il faut que les pièces du casse-tête s’emboîtent. On verra si ça fonctionne ou pas.»
Occupation 100%
Le taux d’occupation actuel de la vingtaine de lits réguliers de la maison d’hébergement Le Passant est de 100 %, selon Steve Bouthillier. Près de 20 personnes sont inscrites sur une liste d’attente. Pour l’heure, les lits réservés pour l’hébergement à la nuitée n’affichent pas toujours complets.
La météo, entre autres, influence la fréquentation de la ressource. La pluie ayant été fréquente au cours de l’été, la demande a cependant été forte.
«C’est pour ça qu’on aimerait augmenter en permanence à huit lits, parce que ça arrive qu’on refuse des gens. Quand on arrive à cinq et qu’on refuse la sixième personne, c’est toujours moins l’fun, dit M. Bouthillier. On pense qu’avec huit lits on pourrait répondre davantage aux besoins.»
Lors de ces visites et nuitées ponctuelles, l’occasion est aussi saisie par les intervenants pour effectuer un accompagnement et un suivi des usagers. L’objectif ultime: les réinsérer socialement. «Ce ne sont pas des plantes vertes», dit M. Bouthillier.