Mères au front se mobilise contre la Fonderie Horne

Les citoyennes engagées dans le mouvement Mères au front veulent démontrer leur solidarité envers la population de Rouyn-Noranda, qui subit selon elles des émanations de métaux lourds dans l’air depuis trop longtemps.

Mères au front s’est mobilisé jeudi dans le cadre de la Journée internationale de l’air pur pour des ciels bleus. L’antenne régionale de l’organisme a tenu une marche symbolique pour sensibiliser le gouvernement Legault aux dommages causés par la Fonderie Horne pour la qualité de l’air.


Par ce geste, ces citoyennes engagées veulent démontrer leur solidarité envers la population de Rouyn-Noranda, qui subit selon elles des émanations de métaux lourds dans l’air depuis trop longtemps.

« Dans cette ville, la Fonderie Horne libère dans l’air, et en toute impunité, 22 fois plus d’arsenic que ne le permet la norme québécoise. Rouyn est la ville du Québec où le taux de cancer du poumon est le plus élevé, où les nouveau-nés sont plus à risque de naître avec un faible poids. Ces polluants non visibles peuvent affecter le développement des enfants et on les trouve déjà dans leurs ongles », dénonce fermement Jocelyne Alarie de Mères au front des Cantons-de-l’Est.



« Selon des mesures effectuées par la Fonderie elle-même, les taux d’arsenic, de plomb et de cadmium dans l’air ont dépassé plusieurs dizaines de fois les normes provinciales au cours de la dernière année », poursuit-elle.

Les normes actuelles de l’arsenic dans l’air à l’échelle du Québec sont de 3ngr/m3, comparativement à 65ngr/m3 à Rouyn-Noranda.

De l’hôpital aux bureaux de Bonnardel

Cette marche avait comme point de départ l’hôpital de Granby et se terminait devant les bureaux de François Bonnardel, ministre de la Sécurité publique et député de Granby.

« Nous voulons soutenir Mères au front de Rouyn-Noranda et la population en général. La santé de la population et la protection de l’environnement devraient être les priorités de nos élus et non la maximisation des profits, que ce soit à Arvida, à Limoilou ou à Granby », mentionne Mme Alarie.



De gauche à droite : Sylvie Beauregard, Isabelle Martineau, Hélène Plourde, Louise Morel, Sonia Messier, Suzanne Forand, Émiliane Larrivée, Mirabelle Kelly, Jocelyne Alarie, Richred Boucher et Richard Legault

En mars dernier, le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs avait annoncé les détails d’une autorisation ministérielle 2023-2028 délivrée à Glencore, l’entreprise suisse qui exploite la Fonderie Horne.

Selon les documents disponibles en ligne, cette autorisation exige une réduction importante de l’exposition des citoyens aux métaux lourds, notamment l’arsenic et le cuivre.

Québec réclame que la Fonderie Horne se penche dès maintenant sur des actions visant l’atteinte des 3 ng/m3 d’arsenic et qu’elle dépose un plan d’action en ce sens au plus tard en 2027. On demande entre autres un resserrement progressif des concentrations d’arsenic pour atteindre 15 ng/m3 d’ici 2027.

« À quoi sert l’établissement de normes pour protéger la santé publique si le gouvernement accorde des autorisations à y déroger là où elles seraient utiles?», se questionne Laure Waridel, écosociologue et co-instigatrice de Mères au front.

Mères au front est un mouvement pancanadien qui regroupent des mères, des grands-mères et tous ceux et celles qui souhaitent protéger l’avenir des enfants.

Laure Waridel est l’une des instigatrices du mouvement Mères au front.