La salamandre pourpre sous surveillance à long terme à Bromont

La salamandre pourpre est une espèce menacée notamment par la modification de son habitat.

La salamandre pourpre est présente dans plusieurs sites du parc des Sommets, à Bromont. Dans le cadre d’un projet pilote, des équipes recenseront les individus de cette espèce vulnérable au cours des prochaines années. La sensibilisation des citoyens est aussi au programme.


Le projet a été lancé en collaboration avec Conservation de la nature Canada (CNC), qui a formé des employés de l’organisme d’Action conservation du bassin versant du lac Bromont (ACBVLB) pour le suivi terrain de cette espèce précaire. «L’idée est de faire un inventaire tous les deux ans. Le prochain recensement aura lieu en 2024», a indiqué la directrice générale de l’ACBVLB, Chaima Touati.

Chaima Touati, DG de l'ACBVLB

Bien que des recensements d’individus aient été réalisés sur plusieurs sites, «le manque de constance dans les protocoles d’inventaires ainsi que le manque de données à long terme permettent difficilement le suivi efficace de l’espèce dans le temps», ce qui a incité CNC à mieux baliser le processus.



Une dizaine d’organismes de conservation estriens ont donc été sollicités dans le cadre de cette initiative, menée en partenariat avec le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP). Ce projet permettra de «tester un protocole qui aidera le MFFP à développer son propre plan de suivi dans les prochaines années».

Zones étude salamandre pourpre Bromont

Un «inventaire test» a été réalisé à plusieurs endroits dans le parc des Sommets au début du projet. Les deux principaux objectifs sont de «détecter le déclin des populations et les extinctions locales». Deux membres de l’équipe de l’ACBVLB feront les recensements des salamandres. Ceux-ci auront lieu entre juin et septembre, soit «après la crue printanière et avant la chute des feuilles à l’automne». Aucun inventaire n’aura lieu après une forte pluie ou en période de sécheresse.

Sensibilisation

Outre l’inventaire terrain, le projet a aussi un volet de sensibilisation. «L’an dernier, on a visité les résidents qui habitent dans des sites où on a observé la salamandre pourpre. Un cahier comprenant des recommandations [concernant la précarité de l’espèce liée à son habitat] leur a été remis. Les documents peuvent les aider à protéger la salamandre pourpre», a mentionné Chaima Touati.

La salamandre pourpre (Gyrinophilus porphyriticus) est «intimement liée aux cours d’eau frais et bien oxygénés des régions montagneuses et forestières du sud du Québec. Le faible nombre d’occurrences de l’espèce et les nombreuses pressions anthropiques sur son habitat figurent parmi les principaux facteurs qui lui ont valu le statut d’espèce vulnérable au Québec et menacée au Canada», mentionne le résumé du projet élaboré par CNC.

«Chaque année où on constate un déclin dans un site en particulier, a dit la DG de l’ACBVLB, on devra trouver la source et informer les citoyens.»