Car la Couronne demandait de 9 à 12 mois de prison ferme pour Jean-Philippe Mallette, 44 ans, tandis que la défense réclamait un à deux ans de prison dans la collectivité.
L’homme de Granby avait reconnu, en juillet 2022, avoir filmé à leur insu trois jeunes garçons autistes ou ayant une déficience intellectuelle dont il avait la responsabilité.
Le délit a été commis alors que les victimes âgées de huit et neuf ans se changeaient dans le vestiaire du Centre aquatique de Granby, en août 2021.
Une carte-mémoire abandonnée sur les lieux avait permis aux policiers de constater l’infraction et de remonter jusqu’à l’accusé, qui a reconnu sa culpabilité et évité un procès.
Ce plaidoyer hâtif compte parmi les facteurs atténuants retenus par la juge Julie Beauchesne pour déterminer la peine imposée à M. Mallette, qui l’a accueillie d’un air contrit, au palais de justice de Granby.
Elle a aussi retenu qu’il avait exprimé de sincères regrets, qu’il n’avait pas d’antécédent judiciaire et qu’un rapport avant-sentence brosse de lui un portait somme toute positif. Il souhaite notamment entreprendre une thérapie pour sa déviance.
Vulnérabilité
À l’opposé, le fait qu’il s’agissait d’une atteinte à la vie privée sur jeunes enfants vulnérables qui faisaient confiance à leur éducateur, que le geste a eu des répercussions sur les familles et qu’un risque de récidive est toujours présent a justifié une peine substantielle.
«Par chance, les enfants n’ont pas eu connaissance qu’ils ont été filmés», a dit la juge Beauchesne, qui a également écarté la suggestion de la Couronne que Jean-Philippe Mallette soit enregistré à titre de délinquant sexuel.
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Au terme de son emprisonnement dit «avec sursis», l’accusé devra respecter une probation de trois ans et s’abstenir de fréquenter des endroits ou d’occuper un emploi où pourraient se trouver des mineurs, ou encore communiquer avec des enfants ou adolescents par Internet.
«Continuez, tournez la page, vous avez certainement de belles choses à offrir», a dit la juge Beauchesne en terminant l’audience.
Interrogée à sa sortie de la salle d’audience, la mère d’une des victimes a souligné que la sentence imposée à M. Mallette «ne change rien à ce qu’il a fait».
«J’aurais aimé qu’il aille en dedans, mais si c’est ça qu’il a, c’est ça qu’il a», a-t-elle ajouté.