Face à la crise du logement, une alliée riche en conseils

Avec un taux d'inoccupation de 0,4% à Granby, chercher un logement est loin d'être simple.

Alors que la crise du logement sévit dans la région, comme ailleurs au Québec, la responsable du nouveau service d’aide à la recherche de logement (SARL) de l’Office d’habitation Haute-Yamaska-Rouville (OHHYR) n’a pas chômé au cours de la dernière année. Les demandes d’aide se sont multipliées, pas uniquement autour de la date symbolique du 1er juillet, mais tout au long de l’année.


« Ça n’a jamais arrêté », lance la responsable du service, Rachelle Côté.

« On savait que ce serait occupé l’été passé, renchérit le directeur du service à la clientèle et du développement à l’OHHYR, Luc Desjean. Mais on ne pensait pas que ça se poursuivrait durant l’automne et l’hiver. C’est ça, notre plus grande surprise, de voir que ça a continué, peu importe le temps de l’année. Le téléphone a sonné continuellement. »



Rachelle Côté et Luc Desjean de l'Office d'habitation Haute-Yamaska-Rouville sont à la barre du SARL.

Au total, rapporte M. Desjean, pas moins de 638 personnes, résidant sur les deux territoires couverts par l’Office d’habitation, ont sollicité l’aide (gratuite) du SARL, entre le 1er juin 2022, date de sa création, et le 30 avril 2023.

Ce sont pratiquement deux nouvelles demandes d’aide formulées chaque jour, tout au long de l’année.

Détail important: le service ne dispose pas d’une banque de logements pour les personnes qui sollicitent l’Office d’habitation. «Nous offrons de l’aide à la recherche de logement», précise Luc Desjean.

Sensibilisation

Rachelle Côté peut néanmoins acheminer une liste à jour des logements à louer dans la région à ceux qui frappent à la porte du SARL et sont à la recherche d’un nouveau toit.



Cette liste vient avec un accompagnement personnalisé, quasi quotidien, pour optimiser la recherche d’un logement. Et Mme Côté affirme ne pas être chiche en conseils. Mais elle ne fait pas les démarches à la place de ceux qui demandent de l’aide.

«Je leur explique comment il faut s’y prendre quand on recherche un logement, dit-elle. La compétition est très forte et la demande, très grande. Les propriétaires sont en bonne position pour choisir les locataires de rêve. Il faut donc faire valoir ses atouts et bien s’y prendre, quand on veut un logement. (...) Il ne faut pas juste demander la fameuse question sur Marketplace: ‘‘est-ce encore disponible?’'. Il faut sortir du lot »

Le service d'aide à la recherche de logement est en place depuis un an,

Une grande partie du travail de la responsable du SARL en est une d’éducation et de sensibilisation. Certaines personnes ont, par exemple, une méconnaissance totale du marché locatif actuel.

Parfois, Rachelle Côté suggère même à ceux qui font appel à son aide... de ne pas déménager. «J’ai eu un cas où deux personnes habitaient un cinq et demi et voulaient déménager dans un peu plus petit. Mais elles payaient 765 $ [par mois] pour leur logement. Un trois et demi aujourd’hui, c’est 850 $!», laisse-t-elle tomber en précisant qu’il faut prévoir autour de 950$ ou 1000 $ par mois pour un appartement de quatre pièces et demi.

Plus de colocs

En plus de la flambée des mensualités et de la rareté des logements, les démarches de recherches ne sont plus les mêmes. Terminée, l’époque des petites annonces dans les journaux. La majorité des appartements disponibles est désormais affichée sur les réseaux sociaux. Ce qui est loin de faciliter la vie de certains aînés, moins familiers avec l’informatique. À ceux-là, Rachelle Côté leur suggère de solliciter l’aide de membres de leur famille ou d’amis.

Signe des temps, la colocation est de plus en plus une option retenue par certains. Ce n’est pas si étonnant, dit le directeur du service à la clientèle et du développement à l’OHHYR. Le taux d’inoccupation des logements à Granby est 0,4% et certaines statistiques ont démontré que la ville a connu une des plus importantes hausses du coût des loyers moyens, souligne M. Desjean.



Rachelle Côté invite ceux qui demandent l'aide du SARL à faire preuve de persévérance.

Mme Côté affirme que différentes options peuvent parfois s’offrir aux personnes à la recherche de logements. La solution se trouve peut-être ailleurs, dans une autre ville de la région. Une allocation au logement peut également être obtenue, dans certains cas, pour les personnes à faibles revenus. Au besoin, la responsable du service peut aider les personnes admissibles à faire les démarches pour loger dans une habitation à loyer modique (HLM) ou, du moins, s’inscrire sur la liste d’attente.

«Quand les gens me disent qu’ils ont trouvé un logement grâce à mes conseils, et qu’ils ont été choisis parmi 125 personnes, genre, c’est ma paye», lance Rachelle Côté.

À l’approche du 1er juillet, le rythme n’est pas sur le point de diminuer. Mais, avec le SARL, l’Office d’habitation est mieux outillé pour faire face à la situation, estime Luc Desjean.