«Je ne veux pas empêcher ce projet-là. Je comprends que ça prend une place, a affirmé la directrice des Cimetières catholiques de Granby, Élyse Champagne. (...) Mais pour les familles et les défunts, je trouve que ça manque un peu de respect. Ça prendrait peut-être quelque chose, qui pourrait faire comme un écran physique, pour isoler le cimetière du terrain de la ville.»
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Mme Champagne affirme avoir appris par hasard, par une de ses voisines en fait, la décision de l’administration municipale d’autoriser la présence d’un lieu de tolérance temporaire à deux pas du cimetière. Ce dernier est composé de deux sections, l’une gérée par les Cimetières Catholiques de Granby, l’autre par l’élise anglicane St-Georges.
«Je ne m’attendais pas à ça. C’est une surprise», laisse tomber Élyse Champagne. Lorsque jointe par La Voix de l’Est, cette dernière avait d’ailleurs l’intention de discuter de la situation avec des représentants de la Ville.
«On retrouve déjà des choses moins l’fun dans le cimetière à l’occasion, comme des bouteilles de bières et des seringues, dit Mme Champagne. Je me demande ce que ça va [le campement] amener. Est-ce que les gens vont avoir peur d’aller se recueillir?»
Préoccupée
La prêtre de l’église St-Georges, Fresia Saborio, est également préoccupée par la situation. «C’est une surprise. Nous avons des appréhensions», dit-elle.
«On aimerait être invités à participer à la grande conversation sur le sujet», ajoute-t-elle en faisant référence aux différentes démarches mises de l’avant par le comité itinérance de la ville de Granby.
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Alors que l’église St-Georges, qui a pignon sur la rue Principale, à Granby, a été victime de vandalisme le mois dernier, Mme Saborio estime que la ville a «beaucoup changée» au cours des dernières années. La problématique, complexe, de l’itinérance a pris de l’ampleur. Et, selon la prêtre, tous doivent unir leurs efforts pour y faire face.
Rencontres
Le conseiller au développement social, au service des loisirs, de la culture et du développement social, à la Ville de Granby, Éric Goudreau, souligne qu’un intervenant en médiation sociale est entré en fonction lundi dernier. Selon lui, «différentes approches seront faites dans les prochains jours» avec les citoyens au sujet de ces deux lieux de tolérance et les différentes questions, voire appréhensions, qu’ils peuvent susciter.
Pour l’heure, l’espace délimité pour le lieu de tolérance est situé, en bordure du cimetière, à gauche de l’allée centrale. On y retrouve des tables à pique-nique, des poubelles et une toilette chimique, précise M. Goudreau.
Jeudi matin, deux tentes avaient toutefois été dressées à l’extérieur du site prévu pour le campement. Elles se trouvaient à l’autre extrémité du terrain, près de la rivière Yamaska. «Une approche est en cours pour inviter les personnes à se rendre dans le lieu officiel de tolérance», a précisé Éric Goudreau.
Démantelé
Annoncé mercredi, le campement d’itinérants établi depuis plus d’un mois sur le terrain d’une ancienne résidence pour personnes âgées de la rue Saint-Charles Sud a par ailleurs été démantelé jeudi, avec l’autorisation du propriétaire de l’immeuble. Au cours des derniers jours, une quantité importante de matériel avait été accumulée en façade de l’endroit.
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Tôt jeudi matin, l’agente sociocommunautaire du service de police de Granby, Marie-Claude Roux, était sur place pour inviter ceux qui pouvaient encore s’y trouver à se diriger vers l’un des lieux de tolérance identifiés par la Ville.
Le porte-parole du service de police, Marc Farand, a assuré que tout s’est bien déroulé. L’agente Roux n’a rencontré «aucune animosité», a-t-il dit.
Le service des travaux publics de la Ville s’est par la suite rendu sur place en après-midi pour nettoyer et sécuriser le site.