À la faveur d’une vidéo publiée sur Facebook, en novembre 2020, le citoyen souverain autoproclamé Jacques-Antoine Normandin a fait cette déclaration qui lui vaut aujourd’hui de subir son procès devant jury pour menaces de mort.
L’ex-syndicaliste et briqueteur-maçon de 71 ans de Cowansville (Estrie) en avait alors contre les mesures sanitaires imposées par Québec et la «dictature de la CAQ».
Son discours complotiste était également mâtiné de croyances juridico-royales dont il fait son pain depuis des années, allant jusqu’à se présenter comme «vice-roi».
En exposé d’ouverture, Me Daniel Martel-Croteau, du ministère public, a souligné aux jurés présents au palais de justice de Granby qu’ils doivent prendre en compte la période durant laquelle la vidéo a été produite et diffusée, soit en pleine pandémie.
Il a ajouté que deux éléments doivent être réunis pour trouver l’accusé coupable : l’action de menacer de mort doit être constatée et l’intention doit être manifeste.
«Mais la Couronne n’a pas à prouver que la menace allait être mise à exécution, a précisé Me Martel-Croteau. Non plus qu’elle a été communiquée à M. Legault.»
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Premiers témoins
Les deux premiers témoins appelés à la barre, des policiers de la SQ, ont respectivement présenté la vidéo litigieuse et décrit l’arrestation de M. Normandin.
Comme dans tous ses précédents démêlés avec la justice, l’accusé est resté poli et courtois avec les forces de l’ordre, bien qu’il estime que «tout le pays est corrompu».
Une deuxième vidéo, publiée quatre jours avant celle des menaces alléguées, a aussi été présentée.
Jacques-Antoine Normandin, qui soutient «ne pas avoir un rond», y incite ses auditeurs à le financer pour envoyer des cartes postales à tous les résidents de Brome-Missisquoi et de la Haute-Yamaska afin qu’ils «reconnaissent leur autorité souveraine».
Il y encense également le nouveau président américain Donald Trump, mais vilipende «les bandits qui nous gouvernent».
«Ici, c’est tellement croche que je suis prêt à aller en prison avec François Legault, dit-il. Je joue ma vie pour protéger les autres.»
Son procès se poursuit mardi devant le juge Charles Ouellet, de la Cour supérieure, dont l’essentiel des interventions consiste à tenter de restreindre les monologues de l’accusé, qui se défend seul.
Dix jours ont été réservés pour cette cause. S’il est trouvé coupable, M. Normandin s’expose à un maximum de deux ans de prison.