«Québec doit investir massivement dans les logements abordables et sociaux»

Le milieu communautaire s'est mobilisé mercredi à Granby pour dénoncer la crise du logement qui afflige les familles à faible revenu.

Plusieurs organismes communautaires accompagnés de travailleurs du réseau de la santé se sont mobilisés, mercredi, devant le Centre communautaire Saint-Benoit à Granby pour dénoncer le manque criant de logements abordables pour les familles à faible revenu.


« La Ville de Granby a décroché la palme de la plus haute augmentation du coût d’un logement en Estrie en une année. Cette hausse représente 54 %. Un logement moyen de taille 4½ qui se louait environ 800 $ par mois l’an dernier atteint aujourd’hui 1600 $ sans que le propriétaire n’ait apporté aucune amélioration », déplore Karine Lussier, coordonnatrice du Groupe Actions Solutions Pauvreté (GASP).

Situé à Granby, le GASP offre ses services sur l’ensemble du territoire de la Haute-Yamaska. Sur la photo: Karine Lussier, coordonnatrice du Groupe Actions Solutions Pauvreté de Granby.

« Avec un besoin minimal de 1000 logements abordables seulement à Granby et une liste d’attente d’environ 500 personnes à l’OMH (Office municipal d’habitation), l’avenir nous semble bien sombre. Se loger doit être un droit acquis et non une perpétuelle bataille à mener. »

—  Karine Lussier
Cette mobilisation avait lieu dans le cadre de la Journée estrienne et communautaire sur le logement.

Québec interpellé

Selon Mme Lussier, la solution à cette crise du logement est entre les mains du palier provincial. « Les 1500 logements annoncés dans le dernier budget caquiste ne parviendront malheureusement pas à combler les besoins croissants des personnes à faibles et à moyens revenus. Québec doit investir massivement dans les logements abordables et sociaux », considère Karine Lussier.

Plusieurs organismes communautaires de l'Estrie se sont mobilisés mercredi devant le Centre communautaire Saint-Benoit à Granby pour dénoncer le manque criant de logements abordables.

« Face à la crise du logement, le gouvernement du Québec dilapide les fonds publics dans des projets menés par le marché privé, alors que nous savons que c’est justement la mainmise du marché privé sur notre parc de logements qui nous a plongés dans cette situation », ajoute Rosalie Dupont, coordonnatrice de la Table d’action contre l’appauvrissement de l’Estrie (TACAE).

« La crise du logement est d’abord une crise politique; la résistance à la crise du logement passe donc aussi par l’action politique, nationale, provinciale et locale. Le RCLALQ (Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec) est donc ici aujourd’hui pour parler de défense des droits des locataires et de mobilisation sociale et politique », estime de son côté Cédric Dussault, porte-parole du Regroupement.

Étant bien au fait des besoins des familles défavorisées, Karine Lussier croit que son organisme pourrait prendre sous son aile les logements sociaux. « Nous aimerions qu’au niveau communautaire, nous puissions gérer les parcs immobiliers. Nous pourrions suivre les familles et offrir des services adaptés à leur situation », estime-t-elle.