Une maison de chambres pour accueillir des travailleurs étrangers

Frey Guevara de SERY, ainsi que Katherine Ramirez, secrétaire-trésorière du Centre restauration et réveil pour les nations, de même Wallace Spinks, pasteur adjoint, et Fredy Montilla, administrateur, ont présenté le projet de maison de chambres dans une portion du 40 rue Fairfield, à Granby.

Ayant semé l’inquiétude dans son voisinage ces dernières semaines, le projet de maison de chambres sur la rue Fairfield se précise. La Voix de l’Est a appris que l’endroit pourrait accueillir temporairement des étudiants et travailleurs étrangers, lors de leur arrivée à Granby.


Le projet, piloté par le « Centre restauration et réveil pour les nations », reçoit l’appui de l’organisme Solidarité ethnique de la Yamaska (SERY), régulièrement à la recherche d’options d’hébergement pour les nouveaux arrivants, issus de l’immigration.

Le projet fait actuellement l’objet d’une démarche de modification à la réglementation municipale afin de transformer une partie de l’immeuble en maison de chambres. Un processus qui n’a toutefois pas fait l’unanimité auprès des résidents du secteur qui ont fait part de leurs inquiétudes aux élus, lors d’une récente séance du conseil municipal. À ce jour, peu de détails avaient été partagés sur les intentions des propriétaires de l’endroit.

Mais ceux-ci veulent se faire rassurants. Une assemblée publique de consultation, prévue dans le processus réglementaire, doit se dérouler ce mercredi 19 avril, à 18h30, à l’hôtel de ville. Et les promoteurs du projet ont bien l’intention d’être présents afin de répondre aux questions que pourrait avoir le voisinage.

Propriété depuis 2006 du Centre restauration et réveil pour les nations, qui se définit comme une église chrétienne évangélique, l’immeuble est loin d’être utilisé à sa pleine capacité, a expliqué cette semaine l’un des administrateurs, Fredy Montilla.

«L’église utilise juste une partie de la bâtisse pour ses activités, a fait valoir la secrétaire-trésorière du Centre, Katherine Ramirez. Comme les chambres sont déjà là, on a eu l’idée de les offrir aux travailleurs étrangers qui arrivent. On sait qu’il y a un manque de logements en ce moment. On veut aider la communauté et les industries de la ville.»

Les 20 chambres qui pourraient être aménagées au 40 rue Fairfield pourraient avoir un impact positif sur la communauté, croit Fredy Montilla.

Selon les responsables du Centre, l’immeuble est déjà pourvu de chambres, de salles de bain, ainsi que d’une cuisine et d’autres aires communes. Ils souhaitent offrir 20 chambres pour des séjours temporaires allant d’au moins 30 jours à un maximum de quelques mois. «C’est un tremplin vers un logement plus permanent», précise Mme Ramirez.

Besoin

Le besoin pour ce type d’hébergement est bien présent, affirme le directeur général de SERY, Frey Guevara. L’organisme a conclu un partenariat similaire avec le nouveau propriétaire de l’ancien presbytère Saint-Eugène pour offrir un toit aux nouveaux arrivants, rappelle-t-il. Mais la demande est plus forte que l’offre. D’où la pertinence de ce nouveau projet.

«On a été informés qu’il y a une deuxième cohorte d’infirmières diplômées hors Canada qui s’en vient en juin, explique-t-il. On doit les accueillir. Certaines viennent avec leur famille, d’autres seules. Le presbytère peut répondre un peu aux besoins, mais on a d’autres personnes à loger.»

Selon M. Guevara, ce projet de maison de chambres pourrait avoir un «impact positif sur la communauté», car il permettra d’accueillir des étudiants étrangers qui peaufineront leur formation au cégep de Granby. «Plus tard, ils deviendront des employés du CIUSSS et travailleront à l’hôpital de Granby», dit-il.

L’endroit pourrait également héberger des travailleurs étrangers temporaires, auxquels font appel un nombre croissant d’entreprises pour atténuer les impacts de la pénurie de main-d’œuvre. L’organisme Granby Industriel a été mis au parfum du projet du Centre restauration et réveil pour les nations, précise Fredy Montilla.

Le Centre restauration et réveil pour les nations est propriétaire de l'endroit depuis 2006.

Craintes

Les responsables du Centre restauration et réveil pour les nations estiment avoir toujours agi dans un esprit de bon voisinage. Et, selon eux, il n’en ira pas autrement, si le projet va de l’avant.

Cela dit, ils affirment comprendre les craintes des voisins, qui, à ce jour, ont eu peu d’informations sur la nature du projet. Ce dernier risque d’ailleurs d’avoir peu d’impact sur la circulation de la petite rue Fairfield. Très peu de chambreurs auront une voiture à leur arrivée. Ils devraient, en principe, davantage utiliser le transport urbain, selon Katherine Ramirez. Un arrêt de taxibus est par ailleurs à deux pas de l’immeuble.

Granby est plus que jamais une ville d’accueil, a déjà souligné Frey Guevara de SERY «En 2016, on a accueilli 289 personnes et en 2021, 426. Et on a terminé l’année 2022 avec 606 personnes. L’augmentation est évidente», a-t-il relevé lors d’une récente entrevue.