«C’est excitant, a-t-elle lancé mercredi à La Voix de l’Est. On a conclu une entente au début mars pour racheter le fonds de commerce de la boulangerie Pé-Pain. On a eu les clés au début avril et on aimerait ouvrir au début mai. On a dû bouger vite!»
C’est donc sur la rue Shefford, à Bromont, dans les locaux occupés jusqu’à récemment par la boulangerie, que Bonthé s’installera. Amy Ruel a par le fait même acquis les équipements de Pé-Pain, ainsi que ses recettes. Croissants et chocolatines s’ajouteront à l’offre gourmande de Bonthé, dont ses populaires thés à bulles (bubble tea).
«On va faire de gros changements, dit Mme Ruel, 24 ans. Ils [les précédents occupants de l’endroit qui ont, semble-t-il, décidé de retourner vivre en France] n’avaient pas de tables à l’intérieur, juste la terrasse extérieure. Nous aurons environ 32 places assises [à l’intérieur], comparativement à ici, qui est de 24 places. »
Sur son X
Amy Ruel a démontré très tôt qu’elle a la bosse des affaires. Elle était à peine âgée de 18 ans lorsqu’elle s’est lancée dans l’aventure de Bonthé, sur la rue Saint-Jacques, à Granby. L’endroit, qui met en valeur les thés et la cuisine maison, est le reflet des passions de sa propriétaire.
Cette dernière a réussi à traverser la pandémie, mais également à surmonter les défis liés à la pénurie de main-d’œuvre et à l’épreuve du temps. Selon des données glanées dans le Plan québécois en entrepreneuriat 2022-2025, le taux de survie des nouvelles entreprises après cinq ans est de 65% au Québec.
Tout cela fait en sorte que si Amy Ruel dit avoir souffert du syndrome de l’imposteur au début de son aventure entrepreneuriale, elle se sent aujourd’hui bien à sa place, bref « sur son X ». Elle se réjouit également d’être bien entourée. L’embauche il y a près de deux ans de Mélanie Leclair, à titre de cheffe-pâtissière et de gérante, lui permet d’ailleurs d’ouvrir cette nouvelle adresse de Bonthé. Alors que Mme Leclair veillera sur les opérations à Granby, Amy Ruel se consacrera davantage au nouveau commerce.
Le duo est entouré d’une dizaine d’autres employés, incluant la mère de la propriétaire, qui donne à nouveau un coup de main pour cette nouvelle étape.
Croissance
Selon Amy Ruel, Bonthé a connu une croissance lente, mais régulière, à Granby. Sa clientèle, majoritairement composée de femmes de moins de 40 ans, dont des cégépiennes, est fidèle. La petite salle à manger se remplit rapidement sur l’heure du dîner. La succursale de Bromont lui permettra de courtiser les Bromontois, mais également les touristes de passage.
L’entrepreneuse ne l’avait pas prévu, mais le volet restauration a pris plus d’importance, au fil des ans, qu’elle le croyait. Des repas chauds complets ont remplacé les sandwichs du départ. «C’est ce qui marche. C’est ce qu’on aime faire et que notre clientèle aime aussi, dit-elle. On se concentre donc là-dessus.»
L’offre de thé a néanmoins pris de l’ampleur. Une cinquantaine de variétés (Oolong, thé blanc, vert ou noir, rooibos, tisanes, etc.) y est désormais proposée.
Amy Ruel dit faire confiance à la vie pour la suite des choses. Le concept de Bonthé pourrait-il être reproduit à nouveau ailleurs? «Je vais prendre ça comme ça vient. Je ne suis vraiment pas contre l’idée, mais je vais voir comment ça se passe avec l’ouverture du deuxième», dit-elle.