«C’est le trophée ultime d’un collectionneur d’autoneige, lance Charles Bouchard en déneigeant son magnifique bolide couleur crème. Le B7 a été produit de 1936 à 1944, ici, à Valcourt.» Selon lui, 140 à 150 exemplaires ont été mis en marché.
Cette autoneige B7 — B pour Bombardier et 7 pour le nombre de passagers — est un véritable chef-d’oeuvre. Mais, elle n’a pas toujours eu cette apparence. «Je l’ai trouvée de l’autre côté de Trois-Rivières dans un état pitoyable», dit son propriétaire, photos à l’appui.
Le véhicule n’était plus qu’un amas de ferraille. M. Bouchard a apporté le tout dans son atelier adjacent à sa résidence d’Eastman. Ses recherches lui ont permis de mettre la main sur une photo du véhicule original. Au fil des ans, il a pu compter sur l’aide de son fils et d’amis pour redonner vie à ce bolide emblématique.
«Chaque pièce que tu as entre les mains, c’est un projet. Et il ne faut pas la briser. Celles qui sont vraiment rares, que tu ne peux pas trouver, tu les fais toi-même», explique le quinquagénaire, qui a documenté en photos toutes les étapes de la restauration.
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Le collectionneur est un véritable touche-à-tout : ferblantier, menuisier et mécanicien. Toutes ces connaissances sont nécessaires pour remettre en état un véhicule et arriver à un résultat identique à la conception d’origine.
«On fait tout. Jusqu’à la clé dans la switch, résume M. Bouchard. On commence sur un châssis et on garde toutes les pièces d’origine. J’appelle ça des os. Et j’essaie de reproduire toutes [les autres pièces] et de respecter la manière qu’était faite la machine, que ce soit le matériel qu’ils avaient dans le temps et la manière qu’ils avaient de faire.»
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Une autoneige exceptionnelle
Le résultat est spectaculaire. L’autoneige est identique à celle de la photo d’origine. Le véhicule, qui a appartenu jadis à la famille Leclerc alors propriétaire de la laiterie de Granby, a autrefois servi à la livraison de produits de l’entreprise, dont la crème glacée.
«Je l’ai faite comme elle était en 1941, incluant le lettrage et la carriole à lait à l’arrière, décrit Charles Bouchard. C’est un respect à la Ville de Granby et à M. Leclerc, car c’est un exemplaire fait dans les usines de Valcourt pour la laiterie de Granby dans le temps, qui avait commencé par Perfection, et qui a fermé en 1954.»
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Des autoneiges de collection, le passionné en a restauré quatre jusqu’ici. «L’autoneige Bombardier, ça nous fascine parce que c’est un Québécois qui a réussi, ici, dans la région. Et c’est mondial. La collection d’autoneiges Bombardier comprend peu d’exemplaires, c’est sûr que ce sont des pièces rares. Les snowmobiles, c’est impressionnant encore après 80 ans.»
Tu vois, cette machine-là, c’est comme une torpille dans la neige. C’est beau à voir.
— Charles Bouchard, restaurateur et collectionneur
Pas question pour lui de se départir de sa dernière réalisation, même s’il a reçu des propositions alléchantes. En revanche, il espère de tout cœur retracer des membres de la famille Leclerc, ou certains de leurs proches, qui posséderaient des clichés du bolide original. «J’aimerais tellement ça. J’ai réussi à n’avoir qu’une seule photo. Pourtant, c’est notre histoire», fait-il valoir.
L’appel est lancé!