Les objectifs de la recherche : comparer la situation des enseignants qualifiés et non qualifiés, analyser l’influence de leur cheminement antérieur sur le terrain et démontrer les effets sur la réussite et la persévérance des élèves.
Les données seront notamment recueillies au moyen de questionnaires et d’entretiens auprès des centres de services scolaires et des élèves des écoles primaires et secondaires du Québec. Les chercheuses espèrent livrer des pistes préliminaires d’ici l’automne. Une subvention de 140 000 $ a été versée pour cette étude.
«On veut apporter des pistes de compréhension sur la transformation de la profession d’enseignement», assure Nancy Granger, vice-doyenne à la formation continue et aux études supérieures de la faculté de l’éducation. La vérité, c’est que le réseau de l’éducation a commencé à tenir des chiffres sur les enseignants non légalement qualifiés seulement récemment, quand l’enjeu a pris de l’ampleur, note la professeure.
On est porté à poser une «étiquette lacunaire» aux enseignants sans brevet, remarque-t-elle. Qui sont-ils? Quelles sont leurs tâches? À quoi ressemble leur formation? Quels sont les impacts sur l’apprentissage des jeunes? Anne Lessard et Nancy Granger tenteront d’y répondre.
Une enseignante non légalement qualifiée peut être une immigrante dont on ne reconnaît pas sa formation ou une femme qui ne possède pas de diplôme collégial. «Ça vaut le coup de le documenter», lance la co-chercheuse. Des discussions ont été entamées auprès de certains centres de services scolaires, mais les deux professeures sont toujours à la recherche de plus de partenaires pour dresser un portrait complet de la situation qui fait les manchettes depuis la dernière année.
[ De plus en plus d’enseignants non légalement qualifiés en Estrie ]