Le Bromontois Marc Deslandes a lancé le sujet en posant deux questions par courriel aux élus dans le cadre de la séance ordinaire du conseil, lundi. La première concerne la Société de développement économique de Bromont (SODEB). Le citoyen a demandé: «À combien s’élève le total des contributions versées à la SODEB depuis 10 ans?»
Louis Villeneuve a indiqué que de 2013 à 2022, la Ville a versé un peu plus de 1,9 M$ à la SODEB. Le «bras économique» de Bromont a aussi obtenu des subventions totalisant 209 000$ au cours de cette même période, a-t-il spécifié. Pour 2023, la contribution de la Ville à l’organisme sans but lucratif est de 50 000$. Les élus ont autorisé le versement de cette somme lundi.
M. Deslandes, qui est notamment le fondateur de Gens d’affaires de Bromont, a également demandé ceci: «À l’exception de la rue du Ciel, combien de nouvelles entreprises ont-elles fait l’acquisition d’un terrain et ont construit un immeuble pour l’occuper, toujours pour la même période de 10 ans?»
«Quand je suis arrivé en poste en 2017, je trouvais que ça ne bougeait pas assez vite à la SODEB, a fait valoir le maire en préambule à sa réponse. Alors, on n’a pas renouvelé le contrat du directeur général, et on l’a remplacé. Les choses se sont mises à bouger beaucoup plus.»
Le C2MI comme moteur
Le C2MI, centre de recherche en microélectronique, célèbre ses deux décennies à Bromont. Il s’agit en fait de la pierre angulaire du parc scientifique. «Quatre cents entreprises gravitent dans l’écosystème du C2MI. De ce nombre, il y a 150 PME du Québec qui y travaillent. Il y a 258 M$ investis en capital par les membres du C2MI, 220 projets de collaboration, 121 M$ qui ont permis de former 980 étudiants qui travaillent maintenant dans le milieu. Il y a 535 M$ investis en recherche et développement, 1540 nouvelles opportunités d’affaires, plus de 700 projets d’innovation technologique, 435 brevets industriels obtenus et 1627 nouveaux produits ont été développés dans notre parc scientifique», a résumé le maire de Bromont.
Le C2MI est également en voie de lancer un projet d’agrandissement. Le gouvernement du Québec a annoncé en juin dernier un appui financier de 17M$ au centre de recherche. Cette somme permettra d’accroître sa superficie de plus de 32 000 pieds carrés. Le chantier doit être lancé au printemps 2023. Cette nouvelle aile sera entre autres dédiée au développement de procédés pour la fabrication d’équipements quantiques.
Outre le C2MI, Unither bioélectronique, une multinationale spécialisée dans la livraison d’organes par drones, s’est implanté dans le parc scientifique. L’entreprise a inauguré son centre de recherche et développement en juin 2019. Un projet d’usine d’aéronefs électriques est aussi dans les cartons.
La compagnie Quali-T-Groupe (QTG) a aussi construit en août 2020 un immeuble de 75 000 pieds carrés. Puis, Sic Experts, spécialiste en équipements de salles blanches, complète la construction d’une usine de 10 000 pieds carrés sur la rue Unifix. «Et une phase d’expansion est prévue», a mentionné Louis Villeneuve.
La firme d’architecture Muuk doit aussi s’installer dans le secteur l’automne prochain. Idem pour la compagnie américaine Black Pearl, qui doit lancer les travaux pour son quartier général le printemps prochain, a soutenu le maire. Teledyne Dalsa, spécialisée dans les semi-conducteurs, veut également accroître la superficie de son quartier général à Bromont.
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Revenus
Qu’en est-il des revenus générés dans le parc scientifique? Selon le maire, ils s’élèvent au cours des dernières années à 4,3 M$, et la Ville anticipe 18 M$ supplémentaires.
Concrètement, QTG a généré des revenus d’environ 100 000$ pour la municipalité et Sic Experts 200 000$. Unither, un peu plus de 2,5 M$. De son côté, Groupe Montoni a acquis des terrains totalisant près de 56 hectares dans la zone industrielle. La transaction a jusqu’ici rapporté 1,5 M$ à la Ville. À cela doivent s’ajouter 16,5 M$ (de 2023 à 2026), découlant de l’entente entre les deux parties.
On prévoit que l’arrivée prochaine de Muuk générera 285 000$ pour la municipalité. De plus, la transaction pour la vente de deux terrains à Black Pearl s’élève à près de 1,5 M$.
Le coût de l’implantation d’infrastructures pour desservir une série de terrains dans le parc s’élève à 3,5 M$, a mentionné Louis Villeneuve. «Tout le projet de développement du parc scientifique est de s’autofinancer au niveau des infrastructures et d’aller chercher des revenus supplémentaires. On a plusieurs millions de pieds carrés. Ce sont tous des terrains payés qui appartiennent à la Ville, a-t-il souligné. Donc, pour chaque terrain vendu, c’est de l’argent net qui entre dans les coffres.»
Pour chaque construction, la municipalité perçoit des droits de mutation. À cela s’ajoutent les taxes foncières annuelles sur les immeubles, soit les terrains et bâtiments. À ce chapitre, depuis 2015, Bromont a perçu un peu plus de 20 M$ de taxes auprès des entreprises installées dans le parc scientifique et industriel. Les terrains vacants ont permis de générer des revenus de 1,5 M$ durant la même période, a dit le maire.
Louis Villeneuve a par ailleurs fait valoir que, pour la municipalité, les revenus générés par les taxes dans le secteur industriel sont «beaucoup plus payants» qu’au niveau résidentiel. «Pour chaque dollar de taxe que l’on paie comme citoyen sur une résidence, une fois que la Ville déduit les services, il reste deux sous. Quand on est à l’industriel, il reste à la Ville au moins 1,25$ (sur près de 2$ de taxes par 100$ d’évaluation).»