Une demande d’usage du bâtiment a été déposée en ce sens à la Ville de Granby, a confirmé mardi Alexandre Bouchard. Celui-ci s’est porté acquéreur en décembre dernier du complexe immobilier Saint-Eugène, qui comprend le presbytère et l’ancien lieu de culte.

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Le directeur général de SERY, Frey Guevara, et les membres du conseil d’administration de l’organisme, ont eu cette idée, après avoir pris connaissance de l’article de La Voix de l’Est traitant de la vente de l’endroit. Et, pour leur plus grand bonheur, ils ont trouvé une oreille attentive auprès d’Alexandre Bouchard. Propriétaire d’immeubles locatifs, celui-ci affirme avoir de 10% à 15% de ses logis actuellement occupés par des immigrants. Et, à titre de propriétaire, M. Bouchard est très conscient de la crise du logement qui sévit à Granby.

«Le besoin est criant, souligne Frey Guevara. Il y a une famille à l’hôtel depuis plus de deux mois. (...) Il y a aussi des besoins émergents, plus marqués, pour les travailleurs étrangers temporaires et pour les étudiants étrangers. Pour notre organisme, il est important de pouvoir régler, au moins de façon temporaire, le logement.»

SERY a d’ailleurs récemment embauché Claire Citeau, afin qu’elle supervise le dossier de l’hébergement et accompagne les nouveaux arrivants dans leurs démarches.

Modulable

Le projet pourrait très bien se déployer dans l’ancien presbytère, estime Alexandre Bouchard. Ce dernier affirme qu’il aimerait consulter les citoyens du secteur pour connaître leur opinion. Mais, à ses yeux, il s’agit d’un projet «rassembleur».

«C’est un grand bâtiment qui était déjà habité et qui est maintenant vacant. Pourquoi ne pas l’utiliser? Le bâtiment est déjà aux normes pour de l’habitation. Pourquoi ne pas l’offrir pour répondre aux besoins», dit-il.

Selon M. Bouchard, l’immeuble est déjà pourvu de plusieurs pièces, incluant des chambres, des salles de bain et des cuisines. L’espace loué pourrait ainsi être «modulable», dit-il, pour accueillir autant des familles que des personnes seules. Ceux qui le souhaitent pourraient ainsi avoir leurs quartiers privés.

Les représentants de SERY estiment que le séjour des nouveaux arrivants à cette adresse pourrait s’étirer sur une période maximale d’environ trois mois, soit le temps qu’ils dénichent un logement permanent et les meubles nécessaires.

L’emplacement est par ailleurs «idéal», selon le DG de SERY. Il est à distance de marche des services, mais également des locaux de SERY et du cégep.

Ville d’accueil

Selon Frey Guevara et la directrice générale adjointe de l’organisme, Céline Gagnon, Granby est plus que jamais une ville d’accueil. «En 2016, on a accueilli 289 personnes et en 2021, 426. Et on a terminé l’année 2022 avec 606 personnes. L’augmentation est évidente», lance M. Guevara.

Selon lui, l’arrivée de travailleurs étrangers temporaires est particulièrement en forte augmentation, en ce contexte de pénurie de main-d'œuvre. «Il y en a eu 161 en 2022, comparativement à 0 en 2016», ajoute-t-il.

Ces travailleurs étrangers temporaires côtoient, chez SERY, les réfugiés pris en charge par le gouvernement et les demandeurs d’asile. Un nombre croissant d’étudiants étrangers pourrait également choisir la région, alors qu’un projet est en préparation avec le cégep de Granby et le CIUSSS de l’Estrie afin de recruter du personnel infirmier étranger, souligne le directeur général.

Bref, le presbytère Saint-Eugène pourrait devenir un atout important dans l’accueil de ces différentes personnes, afin de leur permettre de poser leurs valises et de dénicher un logement, voire une maison.

Alexandre Bouchard affirme avoir une très bonne expérience, à titre de propriétaire, avec les nouveaux arrivants. C’est donc sans crainte qu’il dit s’engager dans ce projet. Si le feu vert de la Ville est obtenu, des travaux de rénovation pourraient néanmoins être nécessaires pour améliorer l’endroit.