Mettre de la culture dans la cabane!

Les élèves de la classe de Martine Pollender ont assisté virtuellement, mais avec enthousiasme, à l’atelier donné par Alex S. Girard et ils ont eu la chance de le rencontrer par la suite.

Il y avait de la grande visite à la bibliothèque municipale et scolaire de Bromont. L’artiste aux multiples talents Alex S. Girard était récemment de passage pour susciter l’émerveillement auprès des jeunes. Avec lui, les élèves de 400 classes de partout au Québec ont dessiné des créatures tout droit sorties de leur imaginaire. Créatures qui devraient prendre vie sous forme de sculpture de neige d’ici la fin février.


Il ne s’agissait pas d’un simple atelier-conférence. Les enseignants des classes inscrites avaient accès gratuitement à du matériel pédagogique pour préparer les élèves à la rencontre avec l’artiste, mais aussi pour le travail à faire en aval.

Dans le cas d’Alex S. Girard, ils ont préparé leur imaginaire à un monde de créatures mythiques. Leur défi, donné par le bédéiste, était de dessiner une créature qu’ils imagineraient dans le but d’en faire ensuite une sculpture de neige.



Les enfants avaient aussi préparé des questions pour leur invité. La jeune Juno, en classe de cinquième année à la Chantignole, à Bromont, lui a demandé ce qu’il voulait faire quand il était jeune. Une question qu’elle attendait visiblement de poser avec impatience, fébrilité et un brin de stress.

Son conseil : « suivre l’odeur de la tarte aux pommes, comme dans les dessins animés. Si tu es attentif aux signes que la vie t’envoie, tu vas arriver à des choses merveilleuses. Et il ne faut pas se laisser distraire par les odeurs de fumier », a-t-il mentionné, provoquant le rire des adultes présents dans la classe de Mme Martine.

Alex S. Girard a été généreux dans les réponses aux questions des jeunes de cinquième année.

Avant de passer à l’action, il a donc parlé de sa passion pour les arts martiaux, qui l’ont mené à créer son club de combat à l’épée mousse, l’Ordre du combat récréatif, et des enseignements qu’il transpose dans son art. « La répétition mène à la perfection. »

En entrevue, il précise qu’un élève de karaté de ceinture blanche fera le même coup de poing que celui qui porte une ceinture noire. « Mais la ceinture noire va maîtriser beaucoup mieux le coup dans tous ses détails. En bande dessinée, tu fais des milliers de dessins, alors il faut que chaque trait rapporte. Ça va donc influencer mon travail dans la sculpture et dans le dessin. »



Une belle chimie

Preuve que la répétition mène à la maîtrise, il a mis moins d’une heure trente pour sculpter, sur le terrain de la bibliothèque de Bromont, une créature mythique dans la neige qu’il avait créée jeudi sous les instructions enthousiastes des élèves.

Au final, il aura donné des ateliers dans 405 classes aux quatre coins du Québec. Il a réussi à allumer des étoiles dans les yeux des enfants et à susciter de vives réactions.

« J’adore ça, je trouve ça le fun ! Mon côté multidisciplinaire me permet d’éviter de faire quelque chose de littéral, de parler juste d’un sujet pendant une heure, remarque-t-il, verre d’eau à la main, entre deux ateliers. Pour ce public-là, c’est bon, la variation. C’est bon de les faire se lever, de faire quelques activités qui bougent. C’est un bon format. »

Avant de dessiner, les élèves ont en effet été invités à se lever et esquisser quelques mouvements d’épée, bien contrôlé, crayon à la main.

C’est le Centre de services scolaire Val-des-Cerfs qui a proposé la visite du bédéiste et demandé à accueillir cet atelier qui s'inscrit dans le cadre de la Cabane à culture (voir encadré).

Chantal Fournier, conseillère pédagogique quatre arts (théâtre, musique, arts plastiques et danse), était enchantée du déroulement de l’activité. « C’est un artiste vraiment complet et le fun. Des classes de quatre écoles de Val-des-Cerfs, soit de la Chantignole à Bromont, de Saint-Léon à Cowansville, de L’Assomption et Saint-Bernard à Granby, ont assisté virtuellement à l’activité. Les élèves de la Chantignole ont eu la chance de rencontrer l’artiste et de lui poser plusieurs questions.»



Ce type d'activité devrait être reconduite l’an prochain et tenir un projet pilote d’ateliers pour les jeunes du secondaire. Chose certaine, Val-des-Cerfs voudra de nouveau en tenir une, assure Mme Fournier.

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Rendre la culture accessible aux jeunes

La Cabane à culture est le concept d’un bibliothécaire du Centre de services scolaire de Montréal, Dominic St-Louis. Celui-ci est exporté partout au Québec par la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).

« Son idée était de pouvoir offrir la culture à toutes les écoles, à toutes les classes de son centre de services scolaire, mais en tant que bibliothécaire, il était seul, raconte Olivia Marleau, bibliothécaire aux services éducatifs et à l’action culturelle chez BAnQ. Il a pensé au numérique qui permettrait de rejoindre toutes les écoles de sa commission scolaire. »

Après avoir entendu parler de sa « mini-maison de la culture », le nom d’origine, une collègue de Mme Marleau l’a approchée pour étendre le concept à l’échelle nationale.

Il s’agit de la première année de la Cabane à culture telle qu’on la connaît. Huit cabanes auront été organisées au terme de l’année scolaire, dont la prochaine sera au Théâtre de la Dame de cœur, à Acton Vale. Les enfants de la maternelle pourront découvrir l’art de la marionnette et le travail de ses artisans.