Le niveau d’eau de la rivière Noire, source de l’usine de production d’eau potable de cette ville de la Montérégie, est rendu trop instable pour garantir un tel service sans compromettre l’approvisionnement des résidants et entreprises locales, indique le maire Éric Charbonneau.
«C’était trop risqué pour la ville», dit-il.
Depuis plusieurs années, la période d’étiage — soit lorsque le niveau d’un cours d’eau est à son plus bas — est de plus en plus longue, un phénomène attribué aux changements climatiques.
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Les normes environnementales ont également changé, ajoute le maire. Approvisionner des municipalités voisines comme Upton, Saint-Liboire ou Sainte-Hélène-de-Bagot tel que prévu forcerait la Ville à limiter la quantité d’eau qu’elle peut puiser dans la rivière.
«En cas de problème, il faudrait arrêter nos usines», fait remarquer M. Charbonneau. La décision prise en novembre dernier ne signifie toutefois pas qu’Acton Vale souhaite limiter le développement résidentiel, dit-il.
Davantage de canicules
Responsable des communications pour l’Organisme du bassin versant (OBV) Yamaska, à Granby, Michel Laliberté est bien au fait que les périodes d’étiage s’étirent au Québec.
«Il pleut moins l’été et davantage à l’automne et à l’hiver, dit-il. C’est l’impact des changements climatiques. La Ville d’Acton Vale n’aurait pas pu garantir qu’elle aurait été capable de répondre à la demande. On se dirige vers davantage de canicules et de jours de gros soleil.»
Le phénomène d’averses soudaines et intenses, où l’eau est évacuée rapidement, est également en recrudescence, dit-il, tandis que la quantité de toits, d’asphalte et de béton que possède une municipalité limite la percolation de l’eau.
«On est souvent dans l’idée qu’il y a abondance d’eau, dit Michel Laliberté. C’est vrai, mais quand tu regardes une carte du Québec, tu vois que cette eau est surtout au Nord et s’écoule vers le nord... Ce n’est pas inépuisable.»