Une vie enfin normale pour la petite Julia, un grand combat plus tard

Une vingtaine de traitements de chimiothérapie, huit autres de radiothérapie et trois opérations plus tard, la petite Julia a gagné son combat contre le cancer.

Julia vient de commencer la maternelle, suit depuis peu des cours de danse, reçoit des amis à la maison. Même ses cheveux ont commencé à repousser. Une vingtaine de traitements de chimiothérapie, huit autres de radiothérapie et trois opérations plus tard, elle mène enfin la vie normale d’une petite fille de cinq ans, au grand bonheur de ses parents.


Il y a un peu plus d’un an, le 13 janvier 2022, s’amorçait un combat que la famille n’avait pas vu venir, face à un cancer de stade 4, et au fil duquel Julia allait démontrer toute l’ampleur de sa résilience. Comme le prouve son large sourire sur toutes ces photos prises en cours de route, et partagées sur le groupe Facebook destiné à son soutien.

« Honnêtement, je ne sais pas comment le décrire. Elle est incroyable, c’est fou ! Moi, j’allais chercher mon énergie à travers elle. Parce que je n’avais pas le droit de me plaindre devant elle. Il n’y avait jamais de problème, […] je n’ai jamais vu ça, une capacité d’adaptation comme ça », raconte sa maman, Isabelle Gagnon.

De la tumeur de Wilms, qui faisait 10 centimètres sur le rein droit de la fillette au moment du diagnostic, il ne reste plus « aucune trace ». Les taches qui s’étaient répandues sur ses poumons ont elles aussi disparu, ont constaté les médecins lors de l’examen final.

Isabelle Gagnon se souviendra toujours de l’appel reçu quelques jours plus tard, le 29 septembre, au bout d’une courte, mais trop longue attente. « J’étais sur le gros nerf. Quand le téléphone a sonné et que l’oncologue m’a dit qu’il n’y avait plus aucune trace [de cancer], je shakais, je criais, Julia se demandait ce qui se passait. »

Celle-ci jouait avec son frère au moment de l’appel, et a simplement répondu « qu’elle le savait déjà », quand sa maman lui a annoncé qu’elle était guérie.

Beaucoup de choses se sont produites depuis la fin de son combat. De belles choses, pour faire changement de la dernière année. Julia a sonné la cloche de fin de traitement au CHUL de Québec, où elle a dû se rendre tant de fois avec ses parents, puis à Chicoutimi, où on a « mis le paquet », en compagnie des Clowns thérapeutiques de Saguenay. « C’était le party ! »

Julia a eu la chance de monter à bord d‘un hydravion il y a quelques semaines, à Saint-Augustin-de-Desmaures, dans le cadre de l’événement Vol d’un survivant à l’autre.

Avec son père, François Boutin, et son cousin, la jeune fille s’est aussi envolée dans le ciel de Saint-Augustin-de-Desmaures, à bord d’un hydravion, dans le cadre de l’événement Vol d’un survivant à l’autre, destiné aux enfants luttant contre le cancer.

« Elle était assise en avant avec le pilote bénévole, elle pilotait l’avion, avec son casque, ses écouteurs, elle a tripé raide ! C’était merveilleux. »

Puis ont suivi toutes ces petites banalités du quotidien, qui n’ont plus rien de banal, après une si grosse épreuve. Julia a notamment vécu, plusieurs mois plus tard que prévu, sa rentrée à la maternelle, le 31 octobre. Elle était déguisée en vampire.

Julia était déguisée en vampire pour son premier jour à la maternelle.

Le salon de la maison familiale est redevenu un plancher de danse, où la petite peut se réchauffer pour ses cours, qu’elle a débutés la semaine dernière. « Même à l’hôpital, Julia s’est fait enlever un rein, et trois jours après elle dansait. On a toujours dit : quand ton bobo va être guéri, on va t’inscrire à des cours de danse. »

« Elle profite vraiment des choses banales, de recevoir nos amis à souper, ce qu’on ne faisait pas l’année dernière. […] Elle tripe vraiment, et elle réalise qu’elle ne pouvait pas faire ça pas avant », de renchérir sa maman.

Si la vie continue comme si le cancer n’y était jamais passé, pour Julia, le retour à la normale est peut-être un peu plus difficile pour ses parents, malgré tout le bonheur ressenti.

« Ça recommence à prendre son cours normal, mais jusqu’à dernièrement, moi j’étais stressée, avoue Isabelle Gagnon. L’adrénaline est tombée et il n’y a personne pour nous dire que tout allait bien toutes les semaines. […] Mais on croque dans la vie, la vie recommence ! »