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Une joie qui fut de courte durée: le retour à trois bulletins a été vite annoncé pour 2022-2023. Le premier, celui de novembre, est revenu, une décision qui attire son lot de critiques.

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«Notre gouvernement se préoccupe beaucoup plus de plaire aux parents que de favoriser un enseignement de qualité», soutient Ysabel Racine, agente d’information au Syndicat de l’enseignement du Haut-Richelieu, qui représente les professeurs du Centre de services scolaire des Hautes-Rivières, en Montérégie.

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Ce n’est pas une question de paresse, dit Mme Racine. Évaluer un élève demande «énormément de temps, du temps qui n’est pas au service des apprentissages».

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«On est constamment en évaluation! Dès septembre, on commence à évaluer les élèves, et la première semaine de novembre devient le last call. C’est trop tôt. En novembre, on devrait être plutôt en train d’enseigner.»

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Tous les maîtres doivent alors fournir des évaluations chiffrées valant 20 % de la note finale. Pour le prof titulaire, c’est plus facile, mais pour les spécialistes qui enseignent les arts ou l’univers social, par exemple, poser un diagnostic est beaucoup plus long puisqu’en novembre, ils ne connaissent pas encore beaucoup leurs élèves.

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«Ils viennent d’apprendre leurs noms!», dit Mme Racine.

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Stress supplémentaire

Une évaluation si hâtive est également source d’anxiété supplémentaire pour les élèves, souligne Jonathan St-Pierre, un enseignant de Rouyn-Noranda à l’origine d’une lettre demandant le retour à deux évaluations par année et cosignée par 8000 professeurs, en novembre dernier.

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«Le rythme de l’évaluation ne correspond pas au rythme d’apprentissage, dit-il, en plus de contribuer à augmenter le stress de l’élève.»

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Qui plus est, il est reconnu que les évaluations dites «sommatives» n’aident en rien les élèves.

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«C’est une pression inutile et potentiellement toxique pour eux», dit Isabelle Nizet, professeure agrégée au département de pédagogie de la faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke.

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«Nous avons un système scolaire méritocratique. C’est une tendance sociale.»

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Selon la professeure et ex-présidente de l’Association pour le développement des méthodologies d’évaluation en éducation, les chiffres des bulletins servent uniquement à rassurer les parents parce que «tout le monde pense que les chiffres disent la vérité».

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«Mais l’évaluation chiffrée, que le Conseil supérieur de l’éducation dénonçait déjà en 2018, ne fait rien au niveau pédagogique. Comme dit le proverbe, ce n’est pas en pesant le cochon qu’on l’engraisse!»

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Communication

Du côté de Québec, on reconnaît que le retour à trois évaluations ne fait pas l’affaire de tous.

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«Dans le cadre des consultations tenues en février 2022, le ministre (NB : alors Jean-François Roberge) a consulté les principaux partenaires du réseau de l’éducation sur le bulletin scolaire», dit Bryan St-Louis, responsable des relations de presse au ministère de l’Éducation.

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«Bien que certains aient fait valoir leur préférence pour un bulletin à deux étapes, d’autres, dont les représentants des parents, ont demandé le retour à trois bulletins. Ceux-ci considéraient qu’un premier bulletin à la fin janvier arrivait trop tard pour leur permettre de bien accompagner leur enfant et de corriger le tir.»

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Or, comme le fait remarquer Jonathan St-Pierre, «une note si tôt n’est pas un outil de communication qui permet d’identifier les difficultés de l’élève».

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Les parents ont aussi déjà accès aux travaux notés de son enfant et à des communications avec les enseignants via les portails numériques, dit-il. Et dans le cas d’élèves en difficulté, ces communications sont mensuelles.

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«Il est pratiquement possible de parler d’un suivi en temps réel.»

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La Fédération des syndicats de l’enseignement, dont fait partie le Syndicat de l’enseignement du Haut-Richelieu, demande au gouvernement de réfléchir afin de statuer si trois étages servent vraiment les apprentissages, dit Ysabel Racine. «On veut évoluer avec notre temps.»

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