Les Amis des boisés de Granby ont dénoncé le déboisement réalisé sur un terrain situé à l’angle des rues Bousquet et Karel-Velan. L’endroit, propriété du promoteur immobilier AXEDÉV, doit accueillir un immeuble industriel multilocatif.
« En cette semaine où la COP15 vient de se terminer, c’est assez désolant de voir ça, a laissé tomber le porte-parole du regroupement citoyen, Michel Laliberté. Le terrain est complètement rasé. C’est l’équivalent d’une coupe à blanc. »
Seule une bande boisée a été préservée en bordure de la rue Bousquet, alors qu’un quartier résidentiel est à proximité. « Ce qui était jadis une forêt extraordinaire, lot après lot, on est aujourd’hui en train de démolir tout ça », déplore le représentant des Amis des boisés de Granby.
Le même scénario se répète par ailleurs sur le terrain situé de l’autre côté de la rue Karel-Velan. Des travaux de déboisement y sont en cours afin de laisser place à un autre projet industriel.
La Ville peut-elle exiger la présence de bandes de protection plus importantes, dont en arrière-cour, notamment pour préserver la biodiversité, s’est enquis Michel Laliberté.
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« On sent que vous voulez bouger et protéger, ajoute-t-il. Mais vous devez commencer à le faire sur les terrains qui vous appartiennent. Avant de les vendre, assurez-vous que le nouveau propriétaire conserve des bandes et ne rase pas tout. »
Plus comme avant
« On va regarder le tout avec attention », a affirmé la mairesse Julie Bourdon à la suite de l’intervention du citoyen.
Selon elle, les choses pourraient néanmoins changer. Ce type de situation sera davantage contrôlée, a-t-elle affirmé aux médias au terme de la séance, avec le plan de conservation des milieux naturels, actuellement en élaboration par la Fondation SETHY.
Ce plan permettra de cibler les milieux naturels d’importance, de même que les corridors écologiques. « Collectivement, on va décider lesquels on maintient », dit-elle.
D’ici là, croit Julie Bourdon, d’autres projets de développement — et de déboisement — sont néanmoins à prévoir.
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« Il y a encore des endroits, il ne faut pas se le cacher, où des permis ont été émis il y a plusieurs années pour des développements, relève la mairesse. Des fois, on voit le déboisement là, mais ce sont des choses qui ont été décidées dans le passé. Je ne jette pas la pierre à personne. Je ne fais que nommer des faits. Mais c’est sûr qu’on va être plus vigilants. (...) On ne voit plus le développement de la Ville comme on le voyait avant. La prise de conscience du conseil municipal est là. »
Inacceptable
La destruction d’un boisé urbain pour permettre la construction de la maison des aînés sur la rue Providence à Granby a par ailleurs rebondi à la dernière séance du conseil municipal. Pierre Bonin, père de l’ex-maire Pascal Bonin, a sévèrement critiqué la gestion de l’administration municipale actuelle dans ce dossier. Selon lui, un échange de terrain aurait dû être proposé aux gestionnaires du projet, la Société québécoise des infrastructures (SQI).
« C’est inacceptable que vous ayez laissé couper dans votre ville 325 arbres sur 375. Vous n’avez pas réfléchi, madame. Vous aviez tous les pouvoirs de vous opposer », a laissé tomber M. Bonin en affirmant que le dossier aurait pu être porté devant la cour.
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« Vous avez détruit tout un quartier », a-t-il lancé.
Le choix du terrain par la SQI a été arrêté en 2019, alors que l’administration précédente était en place, a affirmé la mairesse Bourdon. « Arrêtez de vous essuyer les pieds sur l’administration précédente. (...) Prenez vos responsabilités », a réagi Pierre Bonin.