Un nouvel outil pour améliorer la santé du lac Brome

La santé fragile du lac Brome ne date pas d’hier. La présence de phosphore en trop grande quantité, ainsi que d’espèces exotiques envahissantes, comme le myriophylle à épis ou la moule zébrée, commande d’agir plus efficacement.

La santé fragile du lac Brome ne date pas d’hier. La présence de phosphore en trop grande quantité, ainsi que d’espèces exotiques envahissantes, comme le myriophylle à épis ou la moule zébrée, commande d’agir plus efficacement. La mise sur pied d’un plan d’action 2022-2026 pour un lac Brome en santé, annoncée lundi, invite les riverains et les plaisanciers à faire partie de la solution.


De ce plan, 7 orientations ont été dégagées, se déclinant en 35 actions. On identifie ici des moyens pour minimiser la contamination du lac par les eaux de ruissellement, ainsi que les rejets d’eaux usées dans le lac. Il s’agit également de protéger les espèces indigènes, de lutter contre les espèces envahissantes, et d’informer la population, par exemple.

À l’ère des changements climatiques (réchauffement, précipitations plus abondantes), une pression accrue s’exerce sur le lac Brome, d’où la rivière Yamaska prend naissance.

Interpeller les résidents et les plaisanciers

«Tout le monde doit se mobiliser pour garder le lac en santé», insiste la conseillère responsable des dossiers environnementaux, celle-ci présidant d’ailleurs le comité citoyen en environnement.

Des dépliants sur les bandes riveraines produits par la Ville seront envoyés aux résidents dans les prochaines semaines. Ils détaillent comment ériger une bande riveraine de 15 mètres entre les propriétés et les rives du lac.

«Nous avons ces derniers mois évalué l’ensemble des bandes riveraines des propriétés entourant le lac, indique Mme Morin. Nous inviterons également les citoyens en situation de non-conformité par rapport aux bandes riveraines à rendre celles-ci conformes.»

Une fois cet avis de non-conformité reçu, les résidents concernés auront six mois pour procéder aux ajustements nécessaires.

Par exemple, la présence de pelouse ou de paillis à l’intérieur de cette bande de 15 mètres devra laisser place par exemple à des arbustes et des plantes indigènes permettant de capter beaucoup plus efficacement les eaux de ruissellement. Car c’est notamment ainsi que le phosphore se rend au lac.

De son côté, la Ville réalisera une bande riveraine modèle dans le nouveau parc Carke.

La mise sur pied d’un plan d’action 2022-2026 pour un lac Brome en santé, annoncée lundi, invite les riverains et les plaisanciers à faire partie de la solution.

Les plaisanciers, une fois le printemps venu, recevront également un dépliant les informant sur l’obligation de laver leur embarcation avant de glisser sur l’eau, qu’il s’agisse d’un bateau à moteur ou d’un kayak, ou autre.

Deux unités de lavage seront installées, l’une au parc Carke et l’autre à la plage Douglass.

D’où l’importance de contrôler les eaux de ruissellement. La Ville fera aussi sa part en aménageant par exemple des fossés adéquats.

D’autres mesures sont importantes, comme la limitation de la vitesse des embarcations à moteur. Celle-ci peut entraîner la prolifération des espèces envahissantes comme le myriophylle à épis ainsi que des cyanobactéries.

Des progrès depuis 2015

Des progrès ont été constatés à plusieurs niveaux depuis 2015 et la planification stratégique mise en place par la Ville. On évoque ici la diminution du rejet des eaux usées, la promotion d’une utilisation responsable du lac et l’accroissement de la protection des bandes riveraines et des milieux humides.

Cependant, ces progrès ne sont pas suffisants. Un réexamen de la situation a poussé la Ville à mandater l’Organisme de bassin versant de la Yamaska, en 2019, pour détailler l’état de santé du lac.

Le Plan d’action pour un lac en santé résulte notamment du rapport produit à la suite par l’Organisme de bassin versant de la Yamaska, ainsi que de la collaboration avec Renaissance lac Brome et du travail des membres du comité consultatif en environnement de Lac-Brome.

«Ce travail est le fruit d’une très belle collaboration», salue Louise Morin, soulignant que la Ville continuera à collaborer avec Renaissance lac Brome et l’OBV Yamaska.

On identifie dans le plan des moyens pour minimiser la contamination du lac par les eaux de ruissellement, ainsi que les rejets d’eaux usées dans le lac. Ici, le myriophylle à épis, une espèce exotique envahissante présente dans le lac.

L’élue municipale souhaite renforcer et élargir cette collaboration avec les autres municipalités incluses dans le bassin versant du lac Brome, soit Bolton-Ouest, Stukely-Sud, Saint-Étienne-de-Bolton, le Canton de Shefford, Bolton-Est, et Waterloo.

Les cours d’eau tributaires du lac Brome traversant ces territoires sont les ruisseaux Quilliams, Durrull, Cold (ou Coldbrook), Argyll, McLaughlin, Inverness et Pearson.