La DEP est en quelque sorte la carte d’identité d’un produit. Elle sert à faire le bilan de celui-ci d’un point de vue environnemental. Ce document est un formulaire standardisé émis au terme d’un processus d’analyse de l’ensemble du cycle de vie d’un produit et de toutes les composantes qui entrent dans sa fabrication. Matières premières, production, construction, utilisation et fin de vie sont autant d’éléments abordés pour dresser le portrait des impacts liés à l’usage d’un produit sur l’environnement.
« Une des étapes clé de cette démarche est la collecte de données liées à la fabrication du produit. On analyse la provenance des intrants pour déterminer l’impact environnemental de chacune des étapes liées à sa transformation. On s’intéresse par exemple à la provenance de l’alumium, à l’énergie utilisée, à l’usage de solvant ou de peinture, etc. », explique François Racine, président-directeur général d’AluQuébec.
Comme partout ailleurs, la DEP s’impose de plus en plus au Québec en tant qu’outil d’analyse. Le secteur de la construction et du bâtiment est précurseur en la matière. La tendance est appelée à se confirmer dans les années à venir.
« Dans de plus en plus de projets, qu’ils soient publics ou privés, les promoteurs exigent d’avoir une évaluation de l’impact environnemental. Les entreprises transformatrices d’aluminium qui détiennent une DEP ont donc un avantage compétitif, notamment dans le cadre d’une certification LEED. Avoir une DEP est en quelque sorte un billet d’entrée, un critère de participation à certains projets », poursuit M. Racine.
C’est grâce à l’appui du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l'Énergie et en collaboration avec le Groupe Agéco, qu’AluQuébec a pu permettre à un groupe d’entreprises transformatrices d’aluminium d’être accompagnées dans la démarche.
Le Groupe Agéco a d’abord effectué une collecte de données sur les approvisionnements et procédés dans chacune des entreprises sélectionnées. Une fois la DEP élaborée, elle est évaluée par une tierce partie experte en cycle de vie en vue d’en vérifier la conformité aux normes et exigences internationales.
À l’heure actuelle, le projet de DEP mis en œuvre par AluQuébec permet de statuer sur l’empreinte environnementale moyenne de quatre familles de produits de l’aluminium que sont les murs rideaux, les portes, les fenêtres, ainsi que les revêtements et panneaux. Pour l’instant, la démarche se veut quantitative et ne sert pas d’outil de comparaison pour départager les produits les plus performants.
« La demande s’accentue et cela exerce une certaine forme de pression pour avoir ce document qui deviendra éventuellement incontournable pour répondre à des appels d’offres dans le secteur de la construction, du bâtiment, mais aussi des infrastructures publiques pour tout ce qui touche les lampadaires, passerelles, panneaux de signalisation. C’est le moment pour les entreprises de se positionner. »
C’est dans ce contexte qu’AluQuébec sensibilise et mobilise les joueurs de l’écosystème de l’aluminium afin que ces derniers puissent tirer leur épingle du jeu en matière de développement durable. AluQuébec et ses collaborateurs comptent réitérer l’exercice menant à l’obtention d’une DEP en 2023. Un plus grand nombre d’entreprises transformatrices d’aluminium pourront ainsi participer à la démarche et quantifier l’empreinte environnementale des produits qu’elles proposent.