Mario Fafard, ancien professeur de génie civil et expert en structures d’aluminium chez AluQuébec, explique que les avantages de choisir l’aluminium comme matériau dans la construction d’un pont ou d’une passerelle sont nombreux.
« Le pont d’Arvida a célébré ses 72 ans cette année. Il s’agit du premier pont autoroutier en aluminium au monde! Mis à part quelques petits soucis ici et là, il n’a jamais eu besoin d’entretien au niveau de la surface. À l’époque, c’était très audacieux. Aujourd’hui, cela nous prouve que la durée de vie des ponts et passerelles en aluminium est d’au moins 75 ans », explique-t-il.
La plus vieille passerelle en aluminium répertoriée au Québec a quant-à-elle été installée en 1985 dans le parc national de la Jacques-Cartier. Les seuls frais d’entretien dénotés au cours des 37 dernières années sont liés au remplacement du platelage de bois. Aucune corrosion ou dégradation n’a été remarquée sur la structure en aluminium.
La légèreté de l’aluminium est un autre avantage mentionné par l’expert. Permettant aux fondations d’être préfabriquées, les ponts et passerelles en aluminium sont plus simples à installer. La machinerie utilisée pour y arriver est également moins complexe que celle qui doit être mobilisée lorsque le matériau à déplacer est très lourd.
Selon M. Fafard, il est important d’avoir une vision à long terme lorsqu’on s’imagine concevoir une structure en aluminium. En plus de représenter des frais moins élevés en raison de l’entretien qui ne sera pratiquement pas requis au fil des années, les ponts et passerelles en aluminium auraient une empreinte environnementale largement plus faible que ceux en béton et en l’acier.
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Aluminium et formation
Interrogé quant aux raisons qui expliquent qu’il y a actuellement peu d’appels d’offres pour construire des ponts et passerelles en aluminium, Mario Fafard répond que très peu d’ingénieurs ont suivi la formation à propos de ce type de structure.
« AluQuébec travaille à développer du matériel de base pour l’enseignement dans divers domaines, entres autres dans les programmes de génie civil. Nous aurons probablement plus de ponts et passerelles en aluminium, avec le temps », souligne-t-il.
L’expert indique également que le ministère des Transports du Québec (MTQ) doit être convaincu de la viabilité de l’aluminium comme solution robuste et durable. En ce sens, AluQuébec collabore à la réalisation d’un pont constitué d’un platelage d’aluminium sur trois poutres d’acier qui sera construit sur le site de la Forêt Montmorency de l’Université Laval.
« Nous expérimenterons pendant deux ans sa durabilité. Nous pourrons ensuite démontrer au MTQ que l’aluminium peut indéniablement être utilisé dans le marché des ponts à courte portée », conclut-il.
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L'aluminium: un choix sensé pour des passerelles durables
En septembre dernier, AluQuébec, le Réseau Trans-Al, le Créneau d’excellence en transformation d’aluminium et la Société de la Vallée de l’aluminium ont cosigné une lettre ouverte pour promouvoir l’usage de l’aluminium dans la construction de passerelles dans la région du Saguenay – Lac-Saint-Jean.
Plusieurs raisons ont été évoquées pour appuyer cette démarche, à commencer par la durée de vie plus longue et les frais d’entretien moindres qu’offrent les passerelles conçues en aluminium. La région du Saguenay – Lac-Saint-Jean étant un important producteur d’aluminium primaire et l’un des acteurs principaux de l’industrie forestière, la construction de passerelles alliant l’aluminium et le bois soutient l’économie locale.
Le savoir-faire et l’expertise de 1 800 entreprises transformatrices peuvent être mis à profit dans la fabrication et l’installation de ponts et passerelles durables.
Les signataires de la lettre ouverte souhaitent encourager les donneurs d’ordres à considérer l’aluminium dans les projets de construction de ponts et de passerelles et à inclure ce scénario dans les appels d’offres.
Une décision éclairée
Selon eux, une analyse des coûts d’entretien sur 75 ans devrait être effectuée pour départager les solutions faites d’acier et celles d’aluminium.
À ce jour, on dénombre une cinquantaine de passerelles fabriquées avec l’aluminium au Québec.
Pour consulter la lettre ouverte dans son intégralité : lescoops.info/3FCjaHB