Si le bok choy s’est taillé une place de choix sur les étals des supermarchés québécois, d’autres aliments n’ont toutefois pas la reconnaissance qu’ils méritent. Ils sont mis en lumière dans le livre Légumes asiatiques, jardiner, cuisiner, raconter, imaginé par Stéphanie, Caroline et Patricia Wang, trois sœurs d’origine cantonaise.
« La publication, on y pensait depuis quelques années, explique Stéphanie, maraîchère, fondatrice et propriétaire du Rizen. On livrait des paniers de légumes à Montréal et dans la région, mais je me disais que ce serait intéressant de créer des fiches permettant de faire connaître davantage ces légumes. La formule n’est pas nécessairement disponible en français. »
Respectivement agricultrice, nutritionniste et musicienne, Stéphanie, Caroline et Patricia ont mis leurs expertises en commun dans ce livre lancé le 9 octobre dernier.
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« On y présente la manière de cultiver biologiquement les légumes, les fiches recettes bonifiées, les valeurs nutritives et la manière de consommer les ingrédients, ainsi que des histoires et anecdotes tirées d’entrevues avec des membres de notre famille », résume Stéphanie Wang.
L’ouvrage interpelle donc les cuisiniers, les adeptes d’histoire et de culture asiatique, ainsi que les jardiniers du dimanche ou les maraîchers en devenir, du semi jusqu’à la récolte.
Récolter chez soi
La cuisine asiatique connaît une popularité grandissante auprès des papilles québécoises, mais les ingrédients nécessaires sont disponibles presque seulement dans les marchés asiatiques et spécialisés.
« Le but est d’inviter les gens à planter ces légumes chez eux, de leur donner tous les outils pour le faire », insiste Stéphanie.
S’articulant autour de 15 légumes asiatiques présentés au rythme des saisons, le livre propose une quarantaine de recettes, dont certaines élaborées par des chefs de renom.
L’automne est propice à la cuisine réconfortante, qu’elle soit québécoise ou internationale. Le temps des verdures terminé, des variétés de piments forts, la citronnelle, le curcuma et le gingembre sont toujours disponibles à la tombée des feuilles. Les curieux peuvent s’adonner à la confection de soupes chaudes : une brillante manière de s’initier facilement aux saveurs de l’Asie.
« Dans le livre, on retrouve plusieurs recettes avec la citronnelle. Il y a même quelques desserts, dont le sorbet de shiso. Le kimchi, avec le chou chinois », propose entre autres Stéphanie Wang.
Une version anglaise traduite et une publication en Europe pourraient paraître éventuellement. Mais avant toute chose, Stéphanie Wang se concentre sur à la promotion de sa toute première édition.
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L’entrepreneuse sera au Salon du livre de l’Estrie, à Sherbrooke, samedi prochain, pour un atelier et une séance de dédicace, de 14 h à 16 h. Le lendemain, elle se déplacera au marché Jean-Talon, à la librairie gourmande, de 13 h à 15 h.
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CULTURE HUMAINE
Le Rizen a de quoi célébrer. L’entreprise est désormais établie sur une parcelle d’un acre et demi appartenant à la ferme collective Les Cocagnes. Avec le rougissement des feuilles, l’heure est à la fermeture des jardins. Les récoltes y ont été bonnes selon Stéphanie Wang.
« Nous allons entamer la préparation en vue des marchés de Noël. C’est le moment où on fait le bilan de la saison. La réflexion en vue de la prochaine année est bien débutée », souligne celle qui, malgré la fin des récoltes, compte un horaire fort chargé.
Rappelons que cette dernière a fondé le projet en 2016, en louant une petite parcelle à la coentreprise paysanne d’Armandie à Frelighsburg. De 2018 à 2021, les cultures se trouvaient sur la terre de la famille Pettigrew, dans la même municipalité, avant de déménager aux Cocagnes, un organisme à but non lucratif.
« Nous avons plein de petits projets en tête, en vue de la prochaine année. Plus d’ateliers culinaires, des conférences, des visites. Il y a beaucoup d’intérêt de la part du grand public et de partenaires. Nous sommes toujours ouverts à collaborer avec les acteurs du milieu qui souhaiteraient embarquer dans l’aventure », invite la fondatrice.
D’ailleurs, pour le plus long terme, l’équipe est en réflexion quant à son modèle d’affaires. Éventuellement, Mme Wang souhaite changer le statut juridique de l’entreprise, afin qu’elle devienne une coopérative de travailleurs.
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« C’est une étape importante de notre développement, qui vise à pérenniser l’entreprise. Une des raisons qui explique notre arrivée aux Cocagnes est qu’il s’agit d’un OBNL qui permet la culture à long terme », fait valoir celle qui aspire à un modèle d’affaires convivial, mais sérieux.