« C’est une marche symbolique autour de la forêt. Elle cherche à faire passer un message, conscientiser les gens », souligne l’organisateur du rassemblement, Francis Vincent. Visiblement, il semblait heureux qu’autant de gens aient répondu à son appel sur les réseaux sociaux.
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Ce dernier plaide pour la sauvegarde d’un espace vert de sept hectares se situant à proximité du Mont Sacré-Cœur. Méconnue des citoyens, cette forêt comprend une diversité vivante, notamment des pins et un arbre de deux mètres de diamètre. Il s’agit d’un habitat de choix pour la faune. Chevreuils, marmottes, renards, moufettes, belettes, tortues des bois, salamandres, couleuvres, grands pics, faucons et chauve-souris y ont notamment été observés.
Rappelons qu’une partie de l’écrin boisé ceinturant la propriété du Mont Sacré-Cœur est déjà protégée, car la Ville a acquis les terrains en 2020 et a créé le parc naturel du Mont. Néanmoins, une autre partie de cette forêt est la propriété de Développement Terres Miner. Le promoteur prévoit développer le quartier des Coteaux. Mais aucun projet n’est sur la table pour le moment.
Francis Vincent souhaite voir ce couvert urbain préservé à tout prix. Il habite sur la rue Vittie et sa propriété est adossée à la forêt. « La Ville a déjà acheté une bonne partie de ce territoire, la moitié en fait. S’ils pouvaient compléter ! On espère voir les décideurs s’engager à trouver une solution avec le promoteur, trouver un terrain d’entente. Possiblement acheter cette autre moitié », espère le citoyen.
Cri du cœur
L’organisateur n’est pas le seul à s’engager pour son milieu de vie. À preuve, il est appuyé par des dizaines de citoyens ayant signé un registre symbolique en prévision de la marche. Des organismes communautaires œuvrant pour l’environnement ont aussi fait acte de présence. Du lot, on retrouvait des représentants des Ami.e.s des boisés de Granby, du Club d’observateurs d’oiseaux de la Haute-Yamaska et de Mères au front et ses alliés.es des Cantons de l’Est.
À tour rôle, ces représentants ont pris la parole. Tous s’entendent pour la préservation d’un milieu de vie pour les générations présentes et futures. « Dans cette forêt, on retrouve un grand nombre d’espèces d’oiseaux qui nichent seulement dans des érablières matures. Si on déboise le sud du Québec, ces oiseaux ne peuvent se déplacer vers la forêt boréale. Chaque fois qu’on détruit une forêt, on dirige des espèces en péril vers la voie de la disparition », juge Normand Fleury, président du club d’observateurs d’oiseaux.
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Membre du groupe des Ami.e.s des boisés, Clément Roy vante la qualité d’une forêt dont dépend la santé des citoyens, des jeunes et plus grands.
« On marche pour nos enfants et nos petits-enfants. Lorsqu’on voit un boisé se faire détruire, on sait qu’on ne pourra le reconstruire. Pour les futures générations, le seul moyen, c’est de préserver ceux que nous avons », déclare-t-il, souhaitant voir Granby s’imposer comme une ville verte.
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Il a d’ailleurs félicité les actions prises par les représentants municipaux en faveur de l’environnement. Beaucoup de chemin reste néanmoins. Lors de sa prise de parole, Clément Roy a énuméré certains souhaits, notamment la catégorisation des six boisés protégés à Granby, des compensations en cas de déboisement et l’application de la vision « zéro perte nette des milieux humides » par la municipalité et la MRC de la Haute-Yamaska.
Revendications entendues
Ces exigences ont été entendues par les citoyens réunis, mais aussi par deux conseillers municipaux s’étant déplacés pour l’occasion. Geneviève Rheault et Catherine Baudin y étaient en tant qu’observatrices averties, considérant que ce rassemblement s’intègre dans la définition de la démarche citoyenne.
« Nous sommes ici pour entendre, répondre aux préoccupations, être sensibilisés. Outiller également. Prendre le pouls en direct. C’est toujours intéressant d’échanger, de voir le portrait que nos concitoyens se font de la protection de nos milieux naturels », affirment les élues, consciente du devoir d’aller à la rencontre de leurs concitoyens en revendication.
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Pour sa part, Francis Vincent poursuivra son plaidoyer auprès des décideurs de proximité. Il a rencontré des conseillers municipaux au cours des dernières semaines pour faire valoir ses points de vue. Une rencontre avec la mairesse, Julie Bourdon, est prévue la semaine prochaine.