La fin de la belle aventure de Jacques Doucet

Jacques Doucet: le salut d'une légende.

«Décrire un match de baseball demande énormément de préparation. Tu ne t’en vas pas en ondes sans savoir de quoi tu vas parler. Et l’énergie commence à me manquer pour bien me préparer.»


Une douzaine d’heures après avoir décrit, le temps de quelques manches, le dernier match de baseball de sa longue et brillante carrière, Jacques Doucet s’est confié à La Voix de l’Est. Clairement, celui qui a passé une bonne partie de sa jeunesse à Granby est prêt à passer à autre chose.

«Je l’ai dit en ondes et je le répète : je n’ai aucun regret, mais à un moment donné, il faut que ça s’arrête, a expliqué l’homme de 82 ans. Ça a été une belle aventure, j’ai eu énormément de plaisir, mais le temps est venu de rentrer à la maison et de me reposer. Comme on dit, je pense que j’ai assez donné au bureau.»

Il y avait beaucoup d’émotion dans l’air mercredi soir lors de la présentation du match entre les Blue Jays et les Phillies de Philadelphie à TVA Sports. Entouré de Rodger Brulotte et de Denis Casavant, Doucet a pu revivre quelques moments forts de sa carrière à l’occasion du bel hommage qui lui a été rendu.

«C’était spécial, c’est certain. Ma conjointe Corrie était sur place et mes enfants et mes petits-enfants regardaient le match à la télé. Et de vivre ça avec mes amis Rodger et Denis, c’était l’fun. C’est une soirée que je n’oublierai pas.»

Celui qui est membre du Temple de la renommée du baseball canadien, du Panthéon des sports du Québec et du Temple de la renommée du baseball québécois affirme que sa santé est bonne, malgré cet épisode d’anémie qui l’a ralenti pour la peine au cours des derniers mois.

«J’ai de bonnes journées et de moins bonnes. Je ne suis pas malade, mais l’énergie n’est pas toujours là, tout simplement.»

Mais ce n’est pas parce qu’il ne décrira plus de matchs de baseball qu’il arrêtera complétement de travailler puisqu’il continuera à écrire sur son sport préféré dans Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec de façon bimensuelle.

Jacques Doucet, à l'écran, mercredi soir. Il y avait de l'émotion dans l'air.

Fier

Jacques Doucet a été la voix des Expos de 1972 à 2004. Il a ensuite décrit les matchs des Capitales de Québec et des Blue Jays. Au Québec, il fait figure de légendes au même titre que les plus grands de l’histoire des Expos.

«Je suis fier de ma carrière, je suis fier de ce que j’ai accompli, dit-il. J’ai été heureux à chaque pas de ma carrière. Et c’est valorisant de voir que les gens ont apprécié mon travail. Ça fait chaud au cœur quand je rencontre un amateur de baseball et qu’il me dit qu’il m’a écouté dans l’auto, à la maison, au chalet, au travail, avant de s’endormir, dans tous les petits moments de son quotidien.»

Il a bien sûr eu mal, au mois de janvier, lorsque le baseball majeur a jeté aux poubelles le plan de garde partagée proposé par les gens de Tampa Bay et de Montréal. En entrevue à La Voix de l’Est, il avait alors avoué qu’il ne se berçait plus d’illusions pour la suite.

Jacques Doucet nous a tout de même laissé sur une petite lueur d’espoir.

«C’est terminé, la description, mais si on m‘invite de temps en temps comme ça a été le cas cette semaine, je ne dirai pas non…»

Les amateurs de baseball vont prendre tout ce qu’il pourra donner.