Desjardins investit 310 000 $ dans les jardins de pluie

Le jardin de pluie de cette résidence granbyenne est délimité par le ruban bleu. De gauche à droite : Johanne Boisvert, conseillère municipale de Shefford, Jean-Marie Lachapelle, maire de Waterloo, et Jacques Laurin, directeur général de la Caisse Desjardins de Granby-haute-Yamaska.

Après avoir pris naissance en 2020 aux abords du lac Waterloo, les aménagements de jardins de pluie sont en voie de percoler rapidement dans la région, grâce au soutien financier de 310 000$ sur trois ans des Caisses Desjardins.


L’Organisme de bassin versant (OBV) de la Yamaska nous avait conviés mercredi après-midi sur le terrain d’une résidence du secteur J.-H.-Leclerc, à Granby, précisément celui de Catherine Paquin et Guillaume Deschênes, où l’aménagement d’un jardin de pluie était déjà bien avancé.

200 jardins de pluie projetés

Ce sont 200 aménagements de la sorte que l’OBV Yamaska espère créer grâce à l’aide des Caisses Desjardins de Granby-Haute-Yamaska, de la Pommeraie et de la Porte-des-Cantons.



Ces jardins, qui n’occupent qu’un petit espace sur le terrain (voir photo), permettent de détourner 85 % de l’eau provenant du toit, la retournant ainsi dans la nappe phréatique.

Autrement, ces eaux ruisselleraient dans la rue puis viendraient s’ajouter inutilement dans le réseau d’égouts, provoquant des « surverses » lors de pluies abondantes, avec des égouts qui débordent et polluent au bout de leur trajet la rivière Yamaska.

Avec l’aide de l’OBV et des municipalités partenaires, de tels jardins intelligents — l’autre nom qui leur est donné — pourront aller de l’avant.

Déjà sept d’entre elles comptent au moins un jardin de pluie sur leur territoire, soit Waterloo, Shefford, Bromont, Farnham, Granby, Cowansville et Lac-Brome. Des représentants de chacune de ces municipalités et des organismes de bassin versant ou de protection des lacs étaient d’ailleurs présents lors de l’annonce du soutien financier.



Précisons que ces jardins peuvent aussi être aménagés ailleurs que sur le terrain d’une résidence, comme sur celui d’un commerce ou de bâtiments « multiplex » réunissant plusieurs logements.

Sabine Vanderlinden, gestionnaire du projet des jardins de pluie à l’OBV Yamaska

À Shefford, l’OBV Yamaska a effectué 50 visites pour évaluer le potentiel d’installation de tels aménagements. Car certains critères sont prérequis, parmi lesquels un terrain plat ou de faible pente, un taux de percolation suffisant dans le sol et trois mètres de distance des fondations.

Sur les 50 terrains visités, 16 seulement peuvent en accueillir, les fortes pentes présentes dans cette localité expliquant principalement ces statistiques. Déjà deux jardins sont en cours de réalisation et sept autres le seront plus tard cet automne, se réjouit Johanne Boisvert, conseillère municipale du Canton de Shefford.

« Ce sont des gestes simples qui vont permettre de faire une différence pour une municipalité », croit Sylvie Beauregard, mairesse de Cowansville, où le lac Davignon est l’objet de beaucoup d’attention pour rester en santé.

« Les changements climatiques, on en parle, mais il faut agir », a-t-elle insisté.

Granby appuie les citoyens intéressés

Représentant la mairesse de Granby Julie Bourdon, le conseiller municipal Paul Goulet a assuré que la Ville soutiendra les gens dans une telle démarche. « C’est une belle solution aux enjeux des changements climatiques », a-t-il dit.



Les municipalités partenaires subventionnent généralement entre 50 % et 65 % des coûts des travaux d’excavation et l’achat des végétaux, à concurrence de 750 $ ou 1000 $.

Lors de tout projet de jardin de pluie, l’OBV Yamaska accompagne les personnes intéressées et offre des conseils personnalisés.

Ces jardins entrent en fonction dès leur aménagement, nécessitent très peu d’entretien et ne sont pas des nids à bibitte, comme l’assure Jacques Boisvert, expert en insectes piqueurs, sur le site internet des Jardins intelligents.

Jean Dubreuil, président du conseil d’administration de l’OBV Yamaska

L’équipe de l’OBV n’attend plus que vous les contactiez — jardins@obv-yamaska.qc.ca —, que vous soyez un citoyen, un commerce, une institution ou une entreprise.

Et si l’on en croit Sabine Vanderlinden, gestionnaire de ce projet des jardins de pluie à l’OBV, « les visites de l’automne préparent les belles réalisations du printemps ».